mercredi 30 avril 2008

De la reproduction sociale




S'il est une chose pour laquelle nous ne pouvons pas avoir de doute, c'est bien que les hommes et les femmes sont différents ... différents physiquement, différents dans leurs comportements aussi ...

Constat : prenons un garçon et une fille d'une même classe, au même niveau scolaire. Ils doivent faire une petite rédaction. Ils ont le/la même instit. Inconsciemment, l'instit va plutôt faire porter ses remarques sur l'écriture, la graphie de la fille ("écriture peu soignée", "écriture peu appliquée"), alors que les remarques sur le devoir du garçon vont plutôt porter sur le contenu de la rédaction ("bonne imagination", "remarque pertinente") ...

De la même façon, deux élèves de collège, garçon et fille, continueront inconsciemment d'être jugés différemment. Les parties rédigées de leurs devoirs seront plutôt jugées sur la structure pour la fille, sur le contenu pour le garçon. En revanche, les devoirs de math du garçon seront jugés plus sévèrement que ceux de la jeune fille ... Je vous entends vous insurger ... Ce n'est pas la peine de hurler au sexisme, c'est comme ça, c'est tout. Je n'invente rien, ce sont des sociologues qui le disent.

Autre constat : si vous interrogez des élèves en classe de 4ème ou de 3ème sur la façon dont ils voient leur avenir, les garçons se voient plutôt dans des métiers où ils auront une influence directe sur le monde et la nature ; les filles se voient plutôt dans des métiers de communication, de transmission, d'aide à la personne.

Alors, me direz-vous, les garçons et les filles sont quand même censés avoir la même éducation, à l'école et à la maison ... Les parents vont s'offusquer, me rétorquant qu'ils éduquent leurs filles et leurs garçons de la même façon, chacun aidant aux tâches ménagères par exemple ... Soit. Mais ce n'est là que ça se joue. Nous reproduisons par mimétisme (inconsciemment, donc) ce que nous voyons. Bien souvent, c'est maman qui écrit à la famille éloignée, qui fait les petites cartes de Noël et qui gère les papiers administratifs. Même si papa aide pour le ménage et pour la cuisine, il ne fait qu'aider ... On ne dit jamais, par exemple, que maman aide pour les tâches ménagères .... Ben non, c'est toujours papa qui aide. Ce qui signifie implicitement que c'est "naturellement" le rôle de maman. Même les femmes qui râlent et qui chouinent contre ces tâches ou contre la paperasse ont quand même, inconsciemment, le sentiment que c'est leur rôle.

... ne dites pas non ... vous savez bien que c'est vrai ... La preuve, on remercie papa ou chéri d'avoir fait la vaisselle ; papa ou chéri ne vous remercie pas quand c'est vous qui la faites ... et vous n'attendez d'ailleurs pas qu'il vous congratule ...

Les enfants "intègrent" donc inconsciemment ces choses, même si vous les éduquez de la même façon ... La reproduction sociale, c'est donc ça ; quelle que soit la façon dont vous éduquerez vos filles et vos garçons, ça ne risque pas de changer ... C'est flippant, non ?!

... la solution serait certainement qu'on soit tous hermaphrodites ... hum ...?!


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dimanche 27 avril 2008

Dimanche féerique ...

« Leconte de Lisle, étant un vrai poète sérieux et méditatif,
a horreur de la confusion des genres,
et il sait que l'art n'obtient ses effets les plus puissants
que par des sacrifices proportionnés à la rareté de son but. »
Charles Baudelaire,
Portrait de Leconte de Lisle,
Revue fantaisiste (été 1861).




Les elfes


Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier.
Son éperon d'or brille en la nuit brune ;
Et, quand il traverse un rayon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent.

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger.
- Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.
De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais.

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

- Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux.
Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries ;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour.

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

- Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune.
- Non ! dit-il. - Va donc ! - Et de son doigt blanc
Elle touche au coeur le guerrier tremblant.

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

Et sous l'éperon le noir cheval part.
Il court, il bondit et va sans retard ;
Mais le chevalier frissonne et se penche ;
Il voit sur la route une forme blanche
Qui marche sans bruit et lui tend les bras :
- Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas !

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.

Ne m'arrête pas, fantôme odieux !
Je vais épouser ma belle aux doux yeux.
- Ô mon cher époux, la tombe éternelle
Sera notre lit de noce, dit-elle.
Je suis morte ! - Et lui, la voyant ainsi,
D'angoisse et d'amour tombe mort aussi.

Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.


Leconte de Lisle
Poèmes barbares

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samedi 26 avril 2008

La vie est un songe

car toute la vie n'est qu'un songe,
et les songes, rien que des songes.
La vie est un songe, Calderón
[v. 2292-2293]


photo par PetitChap


Mois d'avril ... premiers rayons de soleil, premières jupes, premiers débardeurs, premiers torses nus ... premiers barbecues, premiers coups de soleil aussi ...

Un parc au soleil, un lac ... les enfants, casquettes vissées sur les têtes, ont enfourché les vélos, les parents somnolent allongés sur l'herbe après avoir bu une bière, les grands-patents finissent de ranger les restes du pique-nique. Ils iront doucement faire le tour du lac ensuite ...

Le lac, lui, frémit sous le souffle léger du vent ; les grenouilles se cherchent, s'appellent, elle semblent ricaner ... Ce doit être la saison de leurs amours, on n'entend qu'elles ... Elles s'emballent, les enfants sont partagé entre la crainte, la curiosité et l'amusement ...


Un bateau miniature vogue doucement, guidé au loin par un grand-père et son petit-fils. Plus loin, un couple d'amoureux est étendu, ils se caressent tendrement ... nul doute qu'ils partiront bientôt chercher un peu plus d'intimité ...

Au dessus d'eux, un couple de petits vieux est sagement assis sur un banc. Ils regardent droit devant, les yeux plongés dans le lac. Ils ne se parlent pas, il n'en ont plus besoin ; ils se comprennent ...

De l'autre côté, un père apprend à pêcher à son fils ... Cela semble laborieux, mais le jeune garçon est attentif à chacun des mouvements du père admiré ...

Un pêcheur passe devant quelques jeunes occupés à provoquer une poussée de mélanine sur leurs corps, il leur lance un :
« Il fait beau, hein ? Elle est pas belle, la vie ?! »
Il règne une ambiance de quiétude absolue, d'insouciance, de rêve, de partage et de complicité ...

Et perdue au milieu de tout ça, un chaperon déguste des chroniques de paquebots en rêvant d'ailleurs, de dauphins et de matelots, d'Amérique du sud et d'amour ...

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vendredi 25 avril 2008

What a wonderful world

... en attendant que tout soit bien en place ...




I see trees of green, red roses too
I see them bloom for me and you
And I think to myself, what a wonderful world

I see skies of blue and clouds of white
The bright blessed day, the dark sacred night
And I think to myself, what a wonderful world

The colours of the rainbow, so pretty in the sky
Are also on the faces of people going by
I see friends shakin' hands, sayin' "How do you do?"
They're really saying "I love you"

I hear babies cryin', I watch them grow
They'll learn much more than I'll ever know
And I think to myself, what a wonderful world
Yes, I think to myself, what a wonderful world


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jeudi 24 avril 2008

Il fallait bien un commencement ...

Me voici donc à la croisée des chemins ... une aventure qui s'achève, et une qui débute ...

Il arrive qu'on ressente le besoin de commencer de nouvelles choses, ailleurs ... Je ne mettrais plus à jour mon blog blogourt, mais je ne le fermerais pas non plus ; il me ressemble. J'avais simplement besoin de tourner la page, d'avancer vers d'autres choses choses, d'autres lieux, d'autres personnes ... Exactement comme dans la "vraie" vie !

Ce nouveau "chez-moi" a été baptisé Le chemin des aiguilles, il aurait tout aussi bien pu s'intituler Le chemin des épingles ... Il a fallu faire un choix, et tout comme la jeune fille du conte, j'en ai choisi un, de façon tout à fait arbitraire. Espérons que ce soit le bon ... et que le loup n'y sera pas ...

Alors, dans mon petit panier, outre du chocolat, des petits biscuits et quelques breuvages, j'emmène avec moi quelques livres, des poèmes et des contes parce qu'il faut bien se nourrir l'esprit ; quelques coups de coeur, quelques coups de gueule, parce qu'il faut bien que le corps exulte ; quelques histoires de rugby, quelques tranches de vie, parce qu'il fait bon partager ça avec les gens qu'on apprécie ...

J'espère vous croiser au détour d'un petit sentier ...


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mardi 22 avril 2008

...

Petit déménagement en cours ... Patience, ça arrive ...


Le blog livres est parti là :

http://petitchap-livres.blogspot.com ...


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