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Deuxième opus de la série Les petits remèdes de Mère-Grand. Tout comme le précédent, je n'ai rien modifié, pas même l'orthographe (les termes "enfants" et "parents" sans "t" par exemple lorsqu'ils sont employés au pluriel...).
Il m'a été très difficile de choisir les passages à publier tellement le document pullule de "perles"... J'ai choisi d'écarter tout ce qui concerne les bébés et nouveaux-nés, cela constituera un prochain post ; j'ai également écarté tout ce qui concerne les maladies "normales", comme la coqueluche, la rougeole, la scarlatine, les coliques, etc. Enfin, j'ai mis de côté tout ce qui était trop long...
Mon passage préféré est bien évidemment celui sur la Masturbation. Vous noterez que le terme a systématiquement droit à une majuscule...
Chapitre XXII - Maladie des enfans
A peine l'homme est-il hors du sein de sa mère, à peine est-il lancé dans le monde, que déjà les probabilités de sa vie future, déjà fort peu nombreuses, sont exposées à mille chances défavorables, à mille dangers plus ou moins certains. Ces chances, ces dangers, nous allons les trouver dans la série des nombreuses affections qui vont, comme à l'envi l'une de l'autre, tourmenter son enfance, arrêter son développement, diminuer ses forces, accélérer sa fin.
Parmi les maladies des enfans, les unes tiennent à l'enfant lui-même, à sa constitution, à sa conformation ; les autres proviennent des parens, des soins mal entendus de ceux-ci, de leur négligence naturelle ou forcée ; enfin, il y a, et ce sont les plus nombreuses, qui dépendent des vices et des passions qui ruinent la jeunesse, des travaux auxquels l'enfant est trop tôt condamné, des privations, des peines, des chagrins ou injustices dont il est abreuvé à chaque instant. Passons rapidement en revue toutes ces maladies, et insistons surtout, mais brièvement, sur les plus communes, les plus graves et les plus dangereuses.
§ XVI. Du Carreau.
Le Carreau, gonflement du vente avec dureté de cette partie, est une affection scrophuleuse contre laquelle les secours de la médecine sont souvent impuissans. En effet, que peut un art aussi borné dans sa puissance curative que l'art médical sur un mal qui a sa source primitive dans une mauvaise constitution, dans une mauvaise organisation ? Que peut la médecine toutes les fois qu'il y a altération, désorganisation des tissus, comme cela arrive si souvent dans le Carreau ? Que peuvent enfin toutes les ressources de la science contre un vice héréditaire, un vice qui a été engendré par tant d'autres vices déjà si souvent rebelles et si variés dans leurs formes et leurs modes d'action sur l'économie ; nous voulons parler de la syphilis, des dartres, du scorbut, etc., qui sont autant de causes du Carreau chez les enfans ? Bien peu de choses, malheureusement, et ce peu de choses nous l'indiquerons en parlant des scrophules en général.
§ XX. De la Syphilis chez les enfans.
Si la morale a à souffrir à la vue d'un enfant venant au monde avec tous les signes et caractères d'une affection vénérienne, l'humanité n'a pas moins à se plaindre quand elle voit, sur un enfant déjà âgé de quelques mois ou de quelques années, se déclarer tous les symptômes d'un mal aussi honteux que la Syphilis. Ces cas, malheureusement, ne sont pas extrêmement rares dans les villes. Heureux les villages qui en sont exempts, et plus heureux encore les enfans qui naissent de parens sains et robustes ! Ces derniers, du moins, ont quelques probabilités de parcourir leur existence sans traîner avec eux les stigmates du vice et de la débauche. Parfaitement bien constitués, doués d'une force et d'une santé tout à fait en rapport avec celles que donne toujours une naissance heureuse et régulière, ils n'ont point à redouter les maux repoussans d'une Dartre, d'une Scrophule, d'un Rachitisme, que beaucoup d'enfans doivent à la conduite coupable de leurs parens.
La Syphilis des jeunes enfans demandent les mêmes soins et le même traitement que la Syphilis des adultes. Mais comme cette maladie exige, pour être reconnue et traitée, des connaissances spéciales et positives que nous ne supposons pas acquises à nos lecteurs, nous bornerons là ce que nous avions à en dire, et nous nous contenterons seulement de conseiller aux personnes qui aiment à s'occuper des malheureux de faire promptement examiner par un homme de l'art tout enfant qui, en naissant, présenterait à la surface de la peau, à l'ouverture de l'anus, du vagin, de la bouche, des oreilles, etc., des tumeurs, des excoriations, des excroissances, etc., d'une nature suspecte ou insolite.
§ XXI. Danse de Saint-Guy.
La Danse de St-Guy ou de St-Weit, accès compulsif dont la durée est bien variable, et pendant lequel les malades exécutent des mouvemens, des gesticulations, des sauts bizarres, plus ou moins précipités et plus ou moins extraordinaires, a été observée pour la première fois, dit-on, autour d'une chapelle, près d'Ulm, ville impériale sur le Danube, dans le cercle de Souabe. Tous les ans, au mois de mai, viennent à cette chapelle, dédiée à St-Guy ou Gui, des fanatiques et des exaltés qui se livrent à des exercices, à des danses on le peut plus ridicules, et qui finissent par tomber dans des convulsions quelquefois réelles, et le plus souvent simulées. Mais toutes les personnes, tous les enfans, affectés d'accès convulsifs qui constituent la Danse de St-Guy, ne sont pas allés près d'Ulm, et il faut bien le reconnaître, cette maladie n'est pas toujours le fait de l'exaltation et de la jonglerie.
La Danse de St-Guy s'observe chez les enfans des deux sexes, mais principalement chez les filles de dix à quinze ans. Les purgatifs, les saignées en général, les moxas, les sétons à la nuque ou le long de la colonne vertébrale, les bains par surprise, les anti-spasmodiques sont les moyens à l'aide desquels on combat cette maladie. L'époque de la puberté, la menstruation des les jeunes filles, le mariage, ont souvent fait cesser tous les caractères de la Danse de la St-Guy.
La Danse de St-Guy, ainsi que l'Epilepsie et quelques autres Névroses, sont souvent simulées chez les jeunes gens à l'époque de la conscription, chez les jeunes filles que l'on contrarie dans leurs affections d'amour ou de mariage. La science possède des faits nombreux de ce genre ; heureusement que toutes ces ruses peuvent être facilement découvertes, et que les hommes de l'art ne sauraient y être trompés. Le lecteur nous pardonnera de ne pas lui faire connaître le vrai et le faux dans ces diverses affections, car il sera évident pour lui comme il l'est pour nous que ce serait sortir du cadre de notre sujet et de notre but, que de donner ici des descriptions et des détails qui appartiennent plus à la médecine légale qu'à la médecine pratique.
§ XXIX. De la Masturbation.
La Masturbation, habitude vicieuse et souvent mortelle, que les enfans contractent encore fort jeunes, qu'ils conservent en avançant en âge, et qui, chez eux, est la source d'une foule de maladies plus graves les unes que les autres, telles que la phthisie pulmonaire, le rachitisme, le marasme, la consomption, etc., etc., ne doit nous occuper ici que pour avertir les parens d'apporter de bonne heure, dans leur famille, la surveillance la plus active, la sollicitude la plus tendre et la plus dévouée. A chaque instant du jour et de la nuit, leur vigilance est indispensable pour déjouer les moyens et les artifices employés par l'enfance et la jeunesse qui a la fureur de la Masturbation. En effet, il est vraiment surprenant, incroyable et pénible tout à la fois, de voir avec quel acharnement, avec quelle ténacité, quelle persévérance, quelle sagacité, on peut le dire, les malheureux onanistes mettent en défaut l'oeil scrutateur d'un père ou d'une mère, d'un maître ou d'un directeur. Tout est mis en usage par eux pour assouvir leur funeste passion. Leur coucher, leurs vêtemens, leurs jambes, leurs cuisses, leurs mains, les camisoles préservatives dont on les habille, etc., sont autant d'agents excitateurs à l'aide desquels ils ruinent leur santé, énervent le moral et se préparent une vie honteuse, languissante et à charge à eux-mêmes.
Tout ce que la médecine a proposé contre l'onanisme, comme la diète, les bains tièdes, les boissons tempérantes et débilitantes, etc., ne vaut pas ce que la surveillance, les soins bien entendus d'un père et d'une mère peuvent faire en pareille circonstance. Ceux-ci, en effet, par leurs soins et leurs veilles continuelles, par les conseils qu'ils donneront et les punitions qu'ils infligeront, les plaisirs, les jeux, les promenades qu'ils procureront, les précautions qu'ils prendront de ne jamais laisser leurs enfans seuls, la constance qu'ils auront à les surveiller le jour et la nuit, la persévérance qu'ils mettront à leur faire comprendre les conséquences malheureuses d'un vice aussi honteux et aussi funeste que celui de la Masturbation, contribueront beaucoup plus à détruire la mauvaise habitude des plaisirs secrets que tous les remèdes fournis par la pharmacie, l'hygiène et la thérapeutique. C'est donc aux bons parens que nous confions la cure de l'onanisme.
§ XXXI. Abus des sucreries chez les Enfans.
Une habitude des plus mauvaises, si elle n'est pas toujours dangereuse, chez les parens, c'est de gorger les enfans de Bonbons, de Sucreries de toute nature et de toute espèce. Il semble vraiment, à les voir faire et à les entendre dire, qu'ils croiraient manquer de bonté et de tendresse s'ils n'agissaient pas ainsi. Mais combien leur erreur est grande, et combien la faiblesse qu'ils ont de satisfaire ainsi à la friandise de leurs enfans est nuisible à la santé, à la force de ces derniers ! Qui ne sait par expérience que les enfans des malheureux, qui ne connaissent souvent des Sucreries et des Friandises que le nom, ont presque toujours un teint meilleur, une constitution plus robuste, une force plus grande que ceux des villes et des riches ; que ceux-ci, au contraire, qui ne manquent de rien de ce que donnent l'opulence et la mollesse, sont le plus ordinairement faibles, pâles, efféminés. Une nourriture plutôt saine que succulente, plutôt fortifiante qu'abondante ; des mets plutôt choisis que recherchés, du pain sec plutôt que des gâteaux, des fruits mûrs plutôt que des confitures et des sucreries, du vin plutôt que des liqueurs, tels sont les alimens qui conviennent aux enfans riches ou pauvres, à qui l'on veut assurer une force et une santé capables de lutter avantageusement contre le besoin, les revers de fortune et les privations qui peuvent les atteindre dans le cours de leur vie.
Extraits de : La médecine, la chirurgie et la pharmacie des pauvres / Philippe Hecquet (1661-1737) : auteur présumé du texte. - G. Baillière, 1839.
Illustrations : Bartolomé Esteban Murillo, (1618-1682)
Il m'a été très difficile de choisir les passages à publier tellement le document pullule de "perles"... J'ai choisi d'écarter tout ce qui concerne les bébés et nouveaux-nés, cela constituera un prochain post ; j'ai également écarté tout ce qui concerne les maladies "normales", comme la coqueluche, la rougeole, la scarlatine, les coliques, etc. Enfin, j'ai mis de côté tout ce qui était trop long...
Mon passage préféré est bien évidemment celui sur la Masturbation. Vous noterez que le terme a systématiquement droit à une majuscule...
Chapitre XXII - Maladie des enfans
A peine l'homme est-il hors du sein de sa mère, à peine est-il lancé dans le monde, que déjà les probabilités de sa vie future, déjà fort peu nombreuses, sont exposées à mille chances défavorables, à mille dangers plus ou moins certains. Ces chances, ces dangers, nous allons les trouver dans la série des nombreuses affections qui vont, comme à l'envi l'une de l'autre, tourmenter son enfance, arrêter son développement, diminuer ses forces, accélérer sa fin.
Parmi les maladies des enfans, les unes tiennent à l'enfant lui-même, à sa constitution, à sa conformation ; les autres proviennent des parens, des soins mal entendus de ceux-ci, de leur négligence naturelle ou forcée ; enfin, il y a, et ce sont les plus nombreuses, qui dépendent des vices et des passions qui ruinent la jeunesse, des travaux auxquels l'enfant est trop tôt condamné, des privations, des peines, des chagrins ou injustices dont il est abreuvé à chaque instant. Passons rapidement en revue toutes ces maladies, et insistons surtout, mais brièvement, sur les plus communes, les plus graves et les plus dangereuses.
§ XVI. Du Carreau.
Le Carreau, gonflement du vente avec dureté de cette partie, est une affection scrophuleuse contre laquelle les secours de la médecine sont souvent impuissans. En effet, que peut un art aussi borné dans sa puissance curative que l'art médical sur un mal qui a sa source primitive dans une mauvaise constitution, dans une mauvaise organisation ? Que peut la médecine toutes les fois qu'il y a altération, désorganisation des tissus, comme cela arrive si souvent dans le Carreau ? Que peuvent enfin toutes les ressources de la science contre un vice héréditaire, un vice qui a été engendré par tant d'autres vices déjà si souvent rebelles et si variés dans leurs formes et leurs modes d'action sur l'économie ; nous voulons parler de la syphilis, des dartres, du scorbut, etc., qui sont autant de causes du Carreau chez les enfans ? Bien peu de choses, malheureusement, et ce peu de choses nous l'indiquerons en parlant des scrophules en général.
§ XX. De la Syphilis chez les enfans.
Si la morale a à souffrir à la vue d'un enfant venant au monde avec tous les signes et caractères d'une affection vénérienne, l'humanité n'a pas moins à se plaindre quand elle voit, sur un enfant déjà âgé de quelques mois ou de quelques années, se déclarer tous les symptômes d'un mal aussi honteux que la Syphilis. Ces cas, malheureusement, ne sont pas extrêmement rares dans les villes. Heureux les villages qui en sont exempts, et plus heureux encore les enfans qui naissent de parens sains et robustes ! Ces derniers, du moins, ont quelques probabilités de parcourir leur existence sans traîner avec eux les stigmates du vice et de la débauche. Parfaitement bien constitués, doués d'une force et d'une santé tout à fait en rapport avec celles que donne toujours une naissance heureuse et régulière, ils n'ont point à redouter les maux repoussans d'une Dartre, d'une Scrophule, d'un Rachitisme, que beaucoup d'enfans doivent à la conduite coupable de leurs parens.
La Syphilis des jeunes enfans demandent les mêmes soins et le même traitement que la Syphilis des adultes. Mais comme cette maladie exige, pour être reconnue et traitée, des connaissances spéciales et positives que nous ne supposons pas acquises à nos lecteurs, nous bornerons là ce que nous avions à en dire, et nous nous contenterons seulement de conseiller aux personnes qui aiment à s'occuper des malheureux de faire promptement examiner par un homme de l'art tout enfant qui, en naissant, présenterait à la surface de la peau, à l'ouverture de l'anus, du vagin, de la bouche, des oreilles, etc., des tumeurs, des excoriations, des excroissances, etc., d'une nature suspecte ou insolite.
§ XXI. Danse de Saint-Guy.
La Danse de St-Guy ou de St-Weit, accès compulsif dont la durée est bien variable, et pendant lequel les malades exécutent des mouvemens, des gesticulations, des sauts bizarres, plus ou moins précipités et plus ou moins extraordinaires, a été observée pour la première fois, dit-on, autour d'une chapelle, près d'Ulm, ville impériale sur le Danube, dans le cercle de Souabe. Tous les ans, au mois de mai, viennent à cette chapelle, dédiée à St-Guy ou Gui, des fanatiques et des exaltés qui se livrent à des exercices, à des danses on le peut plus ridicules, et qui finissent par tomber dans des convulsions quelquefois réelles, et le plus souvent simulées. Mais toutes les personnes, tous les enfans, affectés d'accès convulsifs qui constituent la Danse de St-Guy, ne sont pas allés près d'Ulm, et il faut bien le reconnaître, cette maladie n'est pas toujours le fait de l'exaltation et de la jonglerie.
La Danse de St-Guy s'observe chez les enfans des deux sexes, mais principalement chez les filles de dix à quinze ans. Les purgatifs, les saignées en général, les moxas, les sétons à la nuque ou le long de la colonne vertébrale, les bains par surprise, les anti-spasmodiques sont les moyens à l'aide desquels on combat cette maladie. L'époque de la puberté, la menstruation des les jeunes filles, le mariage, ont souvent fait cesser tous les caractères de la Danse de la St-Guy.
La Danse de St-Guy, ainsi que l'Epilepsie et quelques autres Névroses, sont souvent simulées chez les jeunes gens à l'époque de la conscription, chez les jeunes filles que l'on contrarie dans leurs affections d'amour ou de mariage. La science possède des faits nombreux de ce genre ; heureusement que toutes ces ruses peuvent être facilement découvertes, et que les hommes de l'art ne sauraient y être trompés. Le lecteur nous pardonnera de ne pas lui faire connaître le vrai et le faux dans ces diverses affections, car il sera évident pour lui comme il l'est pour nous que ce serait sortir du cadre de notre sujet et de notre but, que de donner ici des descriptions et des détails qui appartiennent plus à la médecine légale qu'à la médecine pratique.
§ XXIX. De la Masturbation.
La Masturbation, habitude vicieuse et souvent mortelle, que les enfans contractent encore fort jeunes, qu'ils conservent en avançant en âge, et qui, chez eux, est la source d'une foule de maladies plus graves les unes que les autres, telles que la phthisie pulmonaire, le rachitisme, le marasme, la consomption, etc., etc., ne doit nous occuper ici que pour avertir les parens d'apporter de bonne heure, dans leur famille, la surveillance la plus active, la sollicitude la plus tendre et la plus dévouée. A chaque instant du jour et de la nuit, leur vigilance est indispensable pour déjouer les moyens et les artifices employés par l'enfance et la jeunesse qui a la fureur de la Masturbation. En effet, il est vraiment surprenant, incroyable et pénible tout à la fois, de voir avec quel acharnement, avec quelle ténacité, quelle persévérance, quelle sagacité, on peut le dire, les malheureux onanistes mettent en défaut l'oeil scrutateur d'un père ou d'une mère, d'un maître ou d'un directeur. Tout est mis en usage par eux pour assouvir leur funeste passion. Leur coucher, leurs vêtemens, leurs jambes, leurs cuisses, leurs mains, les camisoles préservatives dont on les habille, etc., sont autant d'agents excitateurs à l'aide desquels ils ruinent leur santé, énervent le moral et se préparent une vie honteuse, languissante et à charge à eux-mêmes.
Tout ce que la médecine a proposé contre l'onanisme, comme la diète, les bains tièdes, les boissons tempérantes et débilitantes, etc., ne vaut pas ce que la surveillance, les soins bien entendus d'un père et d'une mère peuvent faire en pareille circonstance. Ceux-ci, en effet, par leurs soins et leurs veilles continuelles, par les conseils qu'ils donneront et les punitions qu'ils infligeront, les plaisirs, les jeux, les promenades qu'ils procureront, les précautions qu'ils prendront de ne jamais laisser leurs enfans seuls, la constance qu'ils auront à les surveiller le jour et la nuit, la persévérance qu'ils mettront à leur faire comprendre les conséquences malheureuses d'un vice aussi honteux et aussi funeste que celui de la Masturbation, contribueront beaucoup plus à détruire la mauvaise habitude des plaisirs secrets que tous les remèdes fournis par la pharmacie, l'hygiène et la thérapeutique. C'est donc aux bons parens que nous confions la cure de l'onanisme.
§ XXXI. Abus des sucreries chez les Enfans.
Une habitude des plus mauvaises, si elle n'est pas toujours dangereuse, chez les parens, c'est de gorger les enfans de Bonbons, de Sucreries de toute nature et de toute espèce. Il semble vraiment, à les voir faire et à les entendre dire, qu'ils croiraient manquer de bonté et de tendresse s'ils n'agissaient pas ainsi. Mais combien leur erreur est grande, et combien la faiblesse qu'ils ont de satisfaire ainsi à la friandise de leurs enfans est nuisible à la santé, à la force de ces derniers ! Qui ne sait par expérience que les enfans des malheureux, qui ne connaissent souvent des Sucreries et des Friandises que le nom, ont presque toujours un teint meilleur, une constitution plus robuste, une force plus grande que ceux des villes et des riches ; que ceux-ci, au contraire, qui ne manquent de rien de ce que donnent l'opulence et la mollesse, sont le plus ordinairement faibles, pâles, efféminés. Une nourriture plutôt saine que succulente, plutôt fortifiante qu'abondante ; des mets plutôt choisis que recherchés, du pain sec plutôt que des gâteaux, des fruits mûrs plutôt que des confitures et des sucreries, du vin plutôt que des liqueurs, tels sont les alimens qui conviennent aux enfans riches ou pauvres, à qui l'on veut assurer une force et une santé capables de lutter avantageusement contre le besoin, les revers de fortune et les privations qui peuvent les atteindre dans le cours de leur vie.
Extraits de : La médecine, la chirurgie et la pharmacie des pauvres / Philippe Hecquet (1661-1737) : auteur présumé du texte. - G. Baillière, 1839.
Illustrations : Bartolomé Esteban Murillo, (1618-1682)
3 commentaires:
Faudra m'expliquer le côté mortel de la masturbation !!!
Ah bah dis donc, j'ai bien rit ! J'aime bien les adjectifs qu'ils utilisent pour qualifier ce qu'ils ne comprennent pas... "bizarre", "nature suspecte ou insolite" et j'en passe !...
Dis dis diiiiis, je peux expliquer à Beber ???
Bon allez, je le fais !
Beber, la Masturbation, c'est sale ! Pratique honteuse et contre-Nature. Le sexe étant un organe des plus intimes, il est évident qu'il doit rester cacher, et ne doit être sollicité en aucun cas dans de pareilles conditions. Ben vi ! Tu ne sais pas que l'acte sexuel en lui-même n'est pas un acte de plaisir (et ne dois absolument pas l'être) mais de procréation ?
En plus de ça, elle rend sourd, aveugle, et peut-être même impuissant, alors t'as qu'à voir.
Maladie Mortelle car pratiquée par les vicieux personnages, baignés dans la débauche et la perversité. Maladie mortelle donc, puisque tu peux en mourir :
a) de honte ! Bah voui, si t'es un homme de bonne famille, c'est la déchéance morale assurée.
b) tu peux aussi te suicider, si ladite déchéance n'est pas aussi forte que ça.
c) grâce à un virus ou à une déformation occasionnée à force de solliciter Petit Bonhomme d'une manière aussi peu conventionnelle.
d) si avec tout ça, tu persistes, si tu es aveugle, sourd, noyé dans l'opprobe et malformé... C'est ta vie sociale qui est mise à mal... Donc d'une certaine manière, tu n'es plus un bon parti, et tu dépéri jour après jour...
Vois comme c'est mal !
;-)
Je continue ou tu as comprit ?
Ah ben oui Beber, Elbereth t'a donné l'explication !! Merci à toi, Tavernière...!
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