Monsieur se retirera dans son cabinet pour vaquer à ses affaires,
quand Madame ira dans son boudoir pour s’adonner à
des plaisirs oniriques, intellectuels, ou plus prosaïquement, charnels.
Audrey Higelin-Fusté
quand Madame ira dans son boudoir pour s’adonner à
des plaisirs oniriques, intellectuels, ou plus prosaïquement, charnels.
Audrey Higelin-Fusté
Sutton Park Boudoir
« Le boudoir, comme lieu d’intériorité, est une véritable invention du XVIIIème siècle, que ce soit dans le terme, dans la forme ou dans l’usage. Le terme, tout d’abord, apparaît en 1740 dans le dictionnaire de l’Académie Française, qui le dit familier, et le définit comme « petit cabinet où l’on se retire quand on veut être seul ». Le dictionnaire de Trévoux précisera en 1752 : « petit réduit, cabinet fort étroit, auprès de la chambre, ainsi nommé apparemment parce qu’on a coutume de s’y retirer pour être seul, pour bouder sans témoin, lorsque l’on est de mauvaise humeur. » Nous sommes encore assez loin d’une définition traduisant la réalité des usages et de la conformation de la pièce. L’académicien n’est pas plus prescripteur que l’architecte, dans cette première moitié du XVIIIème siècle, et c’est dans le champ de l’histoire sociale que l’on trouvera les éléments d’analyse les plus probants concernant le boudoir. L’Académie française attendra 1835 pour préciser l’acception du terme, précisant qu’il s’agit d’ « un cabinet orné avec élégance à l’usage particulier de ces dames ».
La forme et l’usage du boudoir peuvent quant à eux être déduits de l’étude de la littérature -principalement érotique-, des traités d’architecture, et dans une moindre mesure des relevés qui ont pu être faits dans un échantillon de demeures bourgeoises (Pardailhé-Galabrun). La littérature offre en effet une définition assez protéiforme et certainement pour partie fantasmée du boudoir. Dans les Tableaux des mœurs du temps, La Popelinière associe « boudoir » à « foutoir », ce qui est réducteur en plus d’être cru. D’autant que la description que le texte propose de la pièce donne à cette dernière une dimension plus consistante. Rétif de la Bretonne, dans Monsieur Nicolas, associe quant à lui le boudoir de Sade, dans La Philosophie dans le boudoir, à un « torturoir », analogie somme toute exacte dans l’usage qui en est fait, mais qui n’interfère pas dans sa conformation architecturale. Le boudoir peut être aussi qualifié d’ « oratoire », truchement qui ne fait, tout du moins dans la littérature qui nous concerne, aucun doute sur la destination de l’endroit. Entre « oratoire » et « foutoir », il existe une contradiction caractéristique de ce siècle empreint d’une gaze qui ne portait pas atteinte à la compréhension du lieu ni de son usage. Le boudoir, invention du XVIIIème siècle dans la lettre et dans la forme, est un lieu alternatif entre réalité et imaginaire, dont l’architecture et l’ornementation permettent introspection et voyages immobiles. »
Audrey Higelin-Fusté, extrait de :
Le boudoir dans la littérature ou l'architecture de l'intime
[Lire l'article dans son intégralité]
En ce qui me concerne, j'ai passé ma fin d'après-midi dominicale à :
- sortir tout un tas de gros cartons vides ;Tous ces efforts le but ultime de me faire un semblant de boudoir à moi... tout au moins un petit coin lecture... Il mérite d'être amélioré, mais voilà le résultat :
- bouger une télé en rade ;
- bouger un écran d'ordi ;
- enlever quelques fringues de rugby ;
- bouger deux gros sacs de livres ;
- bouger deux cartons pleins de papiers et de cours ;
- passer quelques coups d'aspirateur ;
- démonter un (ou une, je ne sais jamais) psyché ;
- retourner tout l'appartement afin de dégoter une ampoule non grillée qui se visse et qui a un énoooooorme culot....
Un petit coin lecture...
Et pour terminer, voici le boudoir dans un tout autre style... :
Annis la Noire est une ogresse, descendant d'une déesse sanguinaire et vivant à Leicester près du littoral écossais. Edouard Brasey raconte qu'elle n'avait qu'un oeil, un visage livide et de longues griffes acérées. Elle se cachait au creux d'un chêne des Dane Hills et y guettait sournoisement les passants attardés, notamment les enfants. Lorsqu'ils se trouvaient à sa portée, elle les saisissait au moyen de ses griffes, leur lacérait la peau et se nourrissait de leur chair tendre. Elle faisait ensuite sécher les peaux de ses victimes sur les parois de sa grotte, qu'on appelait avec dérision et effroi : « le boudoir d'Annis la Noire ».
9 commentaires:
... J'avoue avoir un faible très net, voire un penchant certain pour les boudoirs-foutoirs ... Mais tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce-pas ...
C'est classe les boudoirs. Qu'ils soient foutoirs ou recevoir de gens... mmmh peu t'importe ! hihi
Ah ben vi, j'ai bien l'impression que je suis victime d'un stéréotype imagé et mensonger au sujet du boudoir.
Mais j'aime ça !
niark
Ah ben le boudoir est exactement ce que tu décides qu'il est... foutoir ou salon de réception... Le mien sera seulement un lieu calme pour la lecture... ;)
Et lieu calme pour la lecture qui peut receptionner des rares élus, on peut ?
Non, je n'ai aucune idée derrière la tête, spo vrai ! héhéhéhé
...hum... oui, j'imagine qu'on peut... mais il faudra montrer patte blanche, d'abord !!
Cool alors !
Et en plus, boudoir... patte blanche... associe moa pas plus longtemps les deux que mon esprit t'associe les gants blancs... hum...
Non, je n'en dirais pas plus !
Et malgré tout, sur cet article de boudoir, je te demande solennelement si tu pouvais avoir l'extrème amabilité de nous raconter cette histoire du pou qui s'était manifesté à toa lors d'un article dans lequel je parlais de pieds...
lol
J'adÔreuh les associations d'idées !!!! :-D
Et un double café, un !
Aaaahh... l'histoire du pou... Mais vois-tu, il est bien plus drôle de l'évoquer comme ça... de temps en temps... sans la raconter dans son intégralité... Ce sera notre fil rouge, si tu veux bien...!
... et puis va savoir, peut être qu'un jour...
Je sais pas pourquoi, mais comme le sentiment que tu vas prendre un malin plaisir à me faire tourner en bourrique...
Peut être bien, oui....! ;)
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