samedi 26 décembre 2009

N'oubliez pas la bière de Noël...

Bière Affligem - Photo par Bim Bom
Photo de Bim Bom via Flickr


Je vous souhaite de très joyeuses fêtes... Soyez bien sages...
et n'oubliez pas de boire quelques bières de Noël à ma santé !!


Et puis, pour la déconne, un extrait de dialogue entre deux gosses que ma brave maman garde :

Elle se promenait dans la neige avec deux gosses. Il y avait des traces de roues de tracteur dans un champ. Un des gamins s'exclame :
— C'est des traces de renard !
Ce à quoi ma mère répond, interloquée :
— Qui c'est qui t'a dit ça ?!
Et l'idiot de gosse de répondre, fier comme Artaban :
— C'est ma mamie !!
Et là, le second gosse de s'exclamer :
— Eh ben, je savais pas que ta mamie était aussi con !!!

J'ai failli en faire pipi dans ma culotte quand ma mère me l'a raconté...


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dimanche 13 décembre 2009

Heureusement que le JT était là

L'info sur France télévisions

Je l'avoue : je n'ai pas vraiment coutume de suivre les JT, quels qu'ils soient d'ailleurs (TF1-France2-France3-M6... de 13h, de 20h, ou autres...). Mais voilà que je suis tombée sur celui de 20h, vendredi soir sur France 2.

Résumons son contenu, dans l'ordre d'apparition des sujets :

- Johnny Hallyday et son deuxième coma artificiel : 6 minutes
- Le problème de hausse des salaires des routiers : 2 minutes
- la grève du RER : 1 minute
- La réélection de Thibaut à la tête de la CGT : 30 secondes
- La rencontre Sarkosy/Brown à propos des traders : 1 grosse minute
- L'économie en Grèce et la presque faillite du pays : 3 minutes
- Les régionales et la montée en force du FN : 2 grosses minutes
- Ouverture le WE des centres de vaccination grippe A : 2 minutes
- [Bon là, j'ai craqué et j'ai décroché quelques minutes...]
- L'infidélité de Tiger Woods et la colère de sa femme : 2 minutes
- [Là, j'ai carrément arrêté.]

L'info principale à retenir, ce vendredi soir, était donc le fait que notre pauvre Johnny national soit vieux, malade et déglingué. On apprend, en introduction, que "David le chanteur", et sa soeur "Laura Smet, comédienne", seront bientôt à son chevet afin d'épauler Laëtitia" qui ne quitte pas son mari des yeux"... Et pour qu'on se rende bien compte de l'ampleur du problème, France 2 ne lésine pas sur les reportages :

Premier sujet sur le méchant chirurgien français, boucher de son état, au look de jet-setteur (qui, entre nous soit dit, est tout de même un homme étrange puisque déjà condamné à une interdiction d'exercer et à une peine d'emprisonnement avec sursis... perso, je doute que je me serais fait opérer par un tel bonhomme, mais passons.), on y apprend qu'il est "l'ami des stars" et qu'il est un bon chirurgien — controvresé, certes, mais c'est la rançon de la gloire — puisqu'il a déjà opéré Charlotte Gainsbourg... ;

Second sujet sur notre bon Roi Nicolas qui fait une déclaration officielle sur cet événement. Comprenons donc que nous sommes au centre d'un fait majeur ayant toute légitimité à être développé dans un JT puisque le Roi s'exprime dessus. Il nous déclare d'ailleurs avoir eu David — le fils du malade, pour ceux qui sont un poil distraits — au téléphone puisque ledit fils est "un bon ami à moi", celui-ci ayant déclaré au Roi que le papa va bien. Le Roi en profite donc pour souhaiter un "prompt rétablissement à Johnny Hallyday" ;

Troisième reportage sur les fans... aaaah, les fans... c'est qu'ils en sont presque à rédiger leurs condoléances... ils sont effondrés, on aperçoit un "sosie officiel" du malade qui déambule dans les rues parisiennes, il est constamment arrêté par les fans, il est assailli de questions : "Vous avez des nouvelles ?! Comment va-t-il ?! Pourra-t-il assurer la fin de la tournée ?! A-t-il bien fait caca ce matin ?!" (j'exagère... mais si peu...)

Quatrième reportage sur le fait que l'idole des jeunes touche toutes les générations. On se retrouve donc chez un père et son fils de 12 ans, tous les deux adeptes de la star française. Ils sont sorti pour l'occasion toute leur panoplie "Johnny Hallyday"... ils ont même poussé le bon goût jusqu'à s'habiller "Johnny Hallyday". Édifiant. Ils sont dans une pièce dédiée à leur idole : posters, CD, vinyles, objets en tous genres... Le père est un timide, il exprime sa tristesse vis à vis de l'état de santé de son maitre-à-penser ; le fils, lui, est un peu plus loquace. Il en profite donc pour asséner deux-trois conseils à son idole : "Dans son état, le mieux serait quand même qu'il se repose... parce que je pense que pour faire Amiens le 8 janvier, ça va être un peu juste, sinon..." (Les gens comme ça, il faudrait les mettre sous cloche...)

Il était déjà 20h passées de 6 bonnes grosses minutes à ma FreeBox (qui, comme chacun le sait, est toujours à l'heure). Et je me suis fait la réflexion suivante : "Voilà ce qu'on appelle une enquête d'investigation rondement menée... Et après ça, on va dire que les journalistes français ne font plus leur boulot..."

Je n'ose même pas imaginer à quoi ressemblait le JT de la blondasse de chez TF1...


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mardi 8 décembre 2009

Vivons heureux, taisons-nous

Chut !


Certains se souviennent peut être de mon ancien blog. Il parait qu'il était plus drôle que Le Chemin des aiguilles... peut être... C'est vrai que je me fends souvent la poire en relisant certains articles... (Oui, je suis super cliente de mon humour foireux... Je me fais rire, et c'est l'essentiel !!). Bref. Je vais y faire un tour de temps en temps — de moins en moins souvent — histoire de voir s'il y a quelques commentaires à modérer. Et dimanche, je tombe sur deux commentaires en attente : le premier portait sur un article sur les fonctionnaires (l'article est bien plus chouette que le commentaire, si je puis me permettre...) ; voici le second :

« Bravo et merci .J'ai osé mettre sur mon blog vos textes sur le parler Toulousain .Car j'ai aussi le dico de " a bisto dé nas " mais j'ai trouvé génial votre façon de nous le prèsenter .
Comme vos écrits étaient datés en 2007 , JE ME SUIS PERMIS DE LES EMPRUNTER .
avec mes excuses , encore bravo .amicalement . huguette . » [Le lire]

Non pas que je sois très attachée à ce que j'écris, mais quand même... C'est étrange comme façon de raisonner. Pour rappel, à l'époque, j'avais fait trois petits articles sur la façon de parler dans le midi-toulousain.

Alors, que Huguette ait repris mes textes, ça ne me gène pas vraiment. Elle a laissé un petit mot pour dire qu'elle les prenait, elle a omis de citer sa source sur son blog, mais c'est maintenant réparé. Il n'y a donc pas vraiment de souci, et je dirais même que c'est plutôt flatteur pour moi. Mais je sens pourtant un petit quelque chose qui me gène, quelque part au fond de mon ventre. Je crois que c'est d'abord le cheminement de pensée : "vieux écrits, donc je peux les prendre". Ça, ça m'a quand même fait bondir. Et je ne cache pas que, l'espace de quelques minutes, ça m'a largement irritée (il semble que l'irritation soit un de mes traits de caractères principaux !). Ça me parait tout à fait stupide, comme raisonnement (sans vouloir offenser Huguette, si toutefois elle passe dans le coin).

Le problème, voyez-vous, c'est que mon blog — comme la large majorité de ces congénères — est un tout petit petit petit blog, avec une audience encore plus petite. Et on ne pense pas à indiquer clairement que son contenu appartient à "l'auteur", et encore moins à le protéger "officiellement". Sauf que, quelle que soit la taille et l'audience de cet espace public, le contenu appartient à celui qui l'a écrit...

Cet article n'a pas vraiment de but, je ne sais pas vraiment que penser de tout ça. C'est simplement que je me souviens qu'à l'époque, quand j'ai fait ces trois petits articles, je les avais quand même bien bossés, je ne les avais pas écrit en cinq minutes. Et il me semble que ce petit "travail", même s'il ne sert à rien, ne devrait pas pouvoir être piqué en deux deux clics de souris. La solution serait donc très certainement de se taire.

Vous croyez qu'HADOPI va protéger mon blog ?!


Les liens :

Mon ancien blog
Mes trois articles « Y'a quicon que truco » (titre finalement visionnaire !)
→ Mes articles chez Huguette, ici et


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dimanche 6 décembre 2009

De l'envie (ou non) de lire de la merde



Rhôooooooooooooooooo !! Fallait pas parler du Da Vinci code... Vous allez me forcer à me justifier... mais tant pis, maintenant c'est fait ! Tentative de justification, donc :

Pourquoi ce bouquin me sort de par tous les trous ? Eh bien il va falloir commencer par le commencement. Si mes souvenirs sont bons (mais certains d'entre vous connaissent fort bien mon alzeimher...), ce bouquin a déboulé sur les étals de nos pauvres libraires français à peu près en même temps que Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda (en 2004 ?). Ils ont tous les deux fait un carton. On n'entendait parler que de ça :

« Tu ne sais pas quoi lire ?! Ben pourquoi tu ne lis pas le Da Vinci code ou Ensemble c'est tout ?! »

L'incompréhension se lisait alors dans les yeux de ces "conseillers littéraires" quand on répondait qu'on n'avait envie de lire aucun de ces deux "best-sellers"... Ce qui ne faisait qu'accroitre mon désarroi. Si je ne devais donner qu'une seule raison à mon refus de les lire, je dirais que c'est parce qu'en règle générale, un trop gros bruit médiatique autour d'un bouquin me parait toujours très suspect et me fait fuir. Je sais bien que ce n'est pas un vrai argument, mais c'est comme ça. Je suis têtue. Au lieu de m'attirer, ça me refroidi. Et puis il y a tellement de livres que j'ai envie de lire que la perspective de "perdre mon temps" à lire de la merde ne m'enchante pas. Mais c'est une opinion très personnelle...

Les cas de ces deux bouquins n'étaient pourtant pas tout à fait similaires. Pour celui d'Anna Gavalda, j'avais l'impression qu'il avait été écrit pour des midinettes. Je ne saurais pas expliquer cette sensation sans avoir l'air de dénigrer les lectrices dudit bouquin... Disons simplement qu'il existe extrêmement peu de livres qui font l'unanimité, ce qui était quand même le cas d'Ensemble c'est tout... Ça me donnait l'impression d'une mode : le bouquin était entré dans la catégorie "must-read". Si tu ne l'avais pas lu, tu ne faisais pas partie du cercle, tu n'étais pas "fashion". Je n'ai entendu personne me donner de vrais arguments littéraires pour me convaincre de le lire... On entendait simplement des « Ooooh il est teeeeeellement bien... Oooooh c'est teeeeellement beau... Ooooh il est teeeeellement fa-bu-leux...!! » Je trouve toujours louche cet engouement généralisé pour un ouvrage. J'ai l'impression que la plupart des personnes (très souvent des femmes d'ailleurs...) tenant ce genre de propos, ne donne pas d'avis propre, mais simplement l'avis de la majorité. Et ça, je n'aime pas.
Je n'ai toujours pas lu ce bouquin, et je n'ai toujours pas envie de le lire.

Il y a eu d'autres cas, depuis : L'élégance du hérisson, Millénium... ou les bouquins de Harlan Coben, Marc Levy et autres Guillaume Musso.

Mais la palme du meilleur savoir-faire marketing revient sans contexte à notre ami Dan Brown. Ça a commencé avec son Da Vinci code, et son succès ne cesse de croitre. Très sincèrement, je crois que je donnerais très cher pour savoir avec certitude ce qui se passait dans le crâne de ce cher Dan alors qu'il était en train d'écrire son roman... parce que ce qui m'a le plus exaspéré, à l'époque — et qui continue d'ailleurs de m'exaspérer —, c'est le fait que la majorité des gens se sont persuadés que ce bouquin, sous ses formes de roman, dénonce une vérité cachée de tous.

[Si vous me permettez une parenthèse, j'aimerais faire deux ou trois remarques sur ce con de Jésus. Déjà, il me parait tout à fait inconscient de donner un tel prénom à un gosse... Cette idiote de Marie aurait pu imaginer un prénom un peu plus glamour... Mais passons. Admettons donc qu'il ait existé, que Marie soit tombée enceinte sans aventure extra-conjugale, que Joseph ait gobé cette histoire, et le gosse soit né sous les museaux d'un boeuf, d'un âne ou que sais-je encore. Admettons également que le gars ait été cloué sur une croix à 33 ans. Il a fait quoi, entre sa naissance et son 33ème anniversaire ?! Il a très certainement tapé sur la gueule de quelques gamins qui traitaient sa mère de trainée, il a très certainement joué à touche-pipi avec quelques gamines, et il s'est très certainement envoyé en l'air avec quelques donzelles histoire de tuer le temps. Du moins, c'est ce que je lui souhaite... J'ose quand même espérer que le gars n'est pas mort puceau... Fermons la parenthèse.]

Pour revenir au Da Vinci code, je n'ai pas aimé que tout le monde s'excite sur les pseudo-révélations de Danny, que le Vatican en interdise la lecture, que les églises de Paris soient obligées de mettre des petits écriteaux indiquant que le Saint-Graal ne se trouvait pas dans leurs murs... Et j'étais d'autant plus réfractaire à le lire que de nombreux ouvrages fleurissaient en librairie dans le but de "décrypter" le fameux bouquin. Toute cette histoire frôlait vraiment le pathétique. Lorqu'un livre est écrit ouvertement pour dénoncer quelque chose, pour éclairer un sujet, pour pointer du doigt un problème de société ou remettre dans son contexte un événement, je suis totalement d'avis à le lire afin d'en parler et de débattre de la façon dont ça a été fait. Mais, que je sache, le Da Vinci Code n'a pas été écrit dans cette optique.

J'avais donc mis un point d'honneur à ne pas le lire. Mais mes amis (ou autres connaissances) me reprochaient de critiquer sans connaitre vraiment. Je l'ai donc lu (mais attention, je le l'ai pas acheté !). Je me souviens m'être dit, à la fin de ma lecture : « Tout ça pour ça ?! » Quelle misère, mes amis, quelle misère...

Ce bouquin n'a aucun intérêt littéraire. Il se lit comme on lirait un article d'un magazine people. Il n'y a pas de suspense, il n'y a pas de surprise, il n'y a aucune profondeur... Et de deux choses l'une : soit Dan Brown écrit comme une merde, soit les éditeurs français ont choisi un analphabète pour traducteur... Je me souviens avoir relevé bon nombre de fautes grammaticales... Les phrases étaient mal tournées, la lecture n'allait même pas de soi. En ce qui concerne l'histoire en elle-même, j'avoue que je n'ai rien trouvé de si exceptionnel dans ce qui était perçu comme une "révélation sans précédent". Et toucher au mythe du Graal n'a rien d'exceptionnel non plus...

Ceci dit, force est de reconnaitre que toute cette histoire a quand même été un méga coup de génie marketing : Danny sort un bouquin à la structure simplicime et à l'intérêt littéraire inexistant, s'assurant ainsi que le "tout-venant" pourrait lire et comprendre ; il ajoute à ça une histoire de Graal, de société secrète, et de révélations, le tout associé à une petite enquête policière et le tour est joué. Personnellement, ça me troue le cul. Mais les éditeurs français ne s'y sont pas trompés : ils ont profité de cet engouement collectif pour sortir, un an plus tard, LE nouveau Dan Brown : Anges et démons. Sauf ce "nouveau" bouquin est en réalité antérieur au Da Vinci code... Et les accros à Danny n'ont pas hésité à se jetter sur ce nouvel opus, impatients de lire ENFIN de nouvelles révélations sur le Vatican et toutes ces sociétés secrètes.

Tout ce foin me donne envie de pleurer. Quand je dis que j'aime lire, il parait inconcevable à la majorité des gens que je n'aie pas lu tous ces "best-sellers". Pour moi, la lecture, ce n'est pas ça. La lecture est un acte intime qui me fait avancer, qui me nourrit, qui m'apprend des choses ; la lecture me divertit, aussi. Mais même quand la lecture est simplement un acte divertissant, le livre doit présenter un vrai intérêt à un moment ou à un autre. Et à mon sens, Da Vinci code n'en a aucun. Voilà.


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vendredi 20 novembre 2009

T'as pas un bouquin à me conseiller ?!

Bouquins

Rhâaaaaaaaaaaaaa la question qui tue !! Comment veux-tu que je te donne un seul titre, là, comme ça ?! Tu veux quoi ? THE bouquin qu'il faudrait lire selon moi, s'il ne devait en rester qu'un ?! Tu veux un bouquin léger ou un peu plus dur ? Tu veux un bouquin avec une belle histoire d'amuuur ou un bouquin bien déprimant et qui plombe bien ? Un polar ? Pas un polar ? Un bouquin récent ? De la littérature française ? Sud-américaine ? Nordique (ah ben oui, j'en ai tout plein en stock de ce côté-là !) ?

Ben si tu veux de la « Question Con », celle qui consiste à demander quel bouquin je conseillerais arrive largement en tête. Comment répondre à cette question ?! L'envie de lire un bouquin dépend pour moi d'un millier de choses. Et je lis des bouquins qui peuvent être très différents les uns des autres. Comment donc en conseiller un, comme ça, de but en blanc ?! Un coup de coeur, ça se partage... mais il faut quand même qu'il soit situé dans un certain contexte... M'enfin, la question est posée. Il faut donc y répondre. Reprenons :

« — T'as pas un bouquin à me conseiller ?!
— ... ben... ch'ai pas... tu veux quoi ?
— N'importe... un bouquin bien, quoi !

(Là, y'a deux écoles... Soit la personne avec laquelle tu discutes est stupide, soit elle a des doutes sur ta capacité de compréhension et imagine que tu peux lui conseiller un bouquin "pas bien"... Cette demande de "bouquin bien" m'a toujours laissée perplexe...)

— ...
— Bon ben là, par exemple, tu lis quoi de bien ?

(Toujours cette obsession du "bouquin bien"... comme si je pouvais me délecter de lire de la merde et de m'obstiner dans cette bouse... ceci dit, les personnes qui me connaissent un tant soit peu savent que j'en suis capable... bref.)

— Ah ben tiens, je viens de lire « La moustache », d'Emmanuel Carrère. C'était pas mal... C'est l'histoire d'un type qui rase sa moustache, mais personne ne s'en rend compte, même pas sa compagne. Au fil du bouquin, on se rend compte qu'en réalité il est fou, que tout ce qu'il pensait être sa réalité n'existe pas. Tout son monde s'effondre autour de lui. Et c'est plutôt pas mal fichu parce qu'on s'identifie grave au gars, alors même que le bouquin n'est pas écrit à la première personne. Tu sors de là, tu te poses pas mal de questions sur ta réalité, sur la folie, sur la frontière et sur le fait qu'on peut basculer rapidement sans s'en rendre compte... Ça plombe pas mal, mais c'est un bon bouquin.
— ... ah... ouaih mais non... si ça plombe, j'ai pas bien envie... T'as pas autre chose ?
— Ah ben si tu m'y forces, je vais être obligée de te conseiller THE bouquin... Le must du must (de mon point de vue, bien entendu) : « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez ! C'est super le pied, moi j'ai adoré ! C'est l'histoire de la famille Buendia sur six générations acculée à vivre cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquíades. Tout se passe à Macondo, petit village imaginaire. Ce qui est fascinant, dans ce bouquin, c'est que la réalité pure et la magie se côtoient de façon tout à faire "normale". La gitan Melquíades arrive sur un tapis volant, mais c'est naturel... Bon, le truc, c'est qu'ils ont un peu tous le même prénom. Résultat, au bout d'un moment, tu confonds un peu tout le monde. Mais c'est pas bien grave finalement... Et puis si tu veux, j'ai pris tout un tas de notes pendant ma lecture, j'ai fait un super arbre généalogique avec une "biographie" de chaque personnage... Je te filerai tout ça si tu veux...

(Oui, bon... je me rends compte que je n'arrive jamais à vendre correctement ce bouquin... et pourtant, c'est un réel chef-d'œuvre... et je parle toujours très mal des bouquins que j'ai vraiment aimé...)

— Mmhh... Ca a l'air un peu compliqué quand même... J'ai pas trop envie de me prendre la tête... T'as pas un truc plus simple, plus sympa...? Avec une histoire d'amour, par exemple...
— Simple et sympa, je sais pas, mais une histoire d'amour, t'en as une magnifique dans « Belle du seigneur », d'Albert Cohen... Bon, le bouquin est un petit pavé, mais ça se lit super bien parce que l'histoire est époustouflante...
— Nan, trop gros...
— Un polar alors ?
— Ah ouaih ! J'ai bien aimé « Da Vinci Code » !
— ... ... ... J'ai rien en stock qui ressemble au « Da Vinci Code »...
— Dommage, j'avais bien aimé... bien écrit avec plein de suspense et tout et tout...
— Il y aurait bien « Le cinquième évangile » de Michel Faber qui toucherait un peu au sujet de la religion, mais ça ne ressemble absolument pas au bouquin de Dan Brown. Et puis de toute façon, il est pas terrible... Pour ne pas dire "franchement nul"... Et comme tu veux un "bouquin bien"... Sinon, j'aurais bien quelques polars nordiques lus dernièrement, mais ils ne sont pas super funky comme les super-personnages de Dan Brown... Les miens sont plutôt dépressifs et alcooliques...
— Mmhhh... ça me dit pas trop...
— Ah ben tiens, sinon, dans le style "roman drôle", y'a « Pourquoi j'ai mangé mon père » de Roy Lewis... ou « Sans nouvelles de Gurb » d'Eduardo Mendoza. Le premier, c'est l'histoire d'hommes préhistoriques qui sont conscients de leur état d'hommes préhistoriques et de précurseurs. Ils sont partagés en deux "clans" : les modernes qui veulent à tout pris évoluer (tomber de l'arbre, se sédentariser, apprendre l'art...), et les anciens qui campent sur leurs positions ("Back to the trees !", comme dit l'oncle Vania !). L'humour est dans le décalage entre leur situation d'homme préhistorique et leur discours totalement anachronique. Je suis une méga fan de ce bouquin.
Le deuxième bouquin, c'est l'histoire de deux extra-terrestres qui débarquent sur Terre et qui, pour se fondre dans la masse, empruntent des corps d'autochtones. Gurb, de façon tout à fait fortuite, va se retrouver dans le corps de Madonna... et il va disparaitre. Son petit compagnon part donc à sa recherche, mais il est confronté à un monde qu'il ne connait pas et qu'il ne comprend pas. Le bouquin est écrit sous la forme d'un journal intime. C'est carrément excellent !
Les deux bouquins sont tout simplement hilarants. Et puis ils mettent plein de "coups de râpe" (langage en mode "Sud-Ouest" !) à notre société actuelle.
— Ouaih... pourquoi pas...
— Sinon, je viens de lire un bouquin porno...
— ... oh l'autre, hein !! Sans déc' ?! T'as lu un bouquin de cul ?! C'était quoi ?!
— « Contes à faire rougir les petits chaperons », de Jean-Pierre Enard... Et effectivement, y'a de quoi faire rougir quelques petits chaperons ! Ceci dit, c'est plutôt bien écrit...
— Pffffff !! N'importe quoi !! Je vais quand même pas lire un bouquin de cul !! Trop drôle...
— Oui ben là, je sais plus trop... « Le soleil des Scorta » de Laurent Gaudé...? C'est vachement sympa, ça aussi... Ca se lit vite et en plus il a eu le Prix Goncourt. Ca fait vachement bien de dire "Ch'ui en train de lire un Goncourt"... (c'est à cet instant que j'aurais eu besoin du point d'ironie...)
— Oh non, moi, les bouquins qui ont eu des prix littéraires, je m'en méfie...
— Sinon, tu peux toujours taper dans les classiques... Y'a de chouettes bouquins, et on n'y pense pas assez souvent. Et puis la plupart du temps, on croit connaitre un bouquin parce qu'on en entend parler depuis toujours, mais en réalité on ne l'a pas lu... « La peste » de Camus... « Voyage au bout de la nuit » de Céline, « Le rouge et le noir » de Stendhal, « Vipère au poing » de Bazin, « Jules et Jim » d'Henri-Pierre Roché... Mais j'imagine que les classiques, t'as pas trop envie non plus...
— Ben non...
— Et Boris Vian ?! T'as déjà lu des bouquin de lui ? Moi j'ai adoré « L'écume des jours » quand j'étais ado... Mais Boris Vian, soit tu admires d'un coup, soit tu rejettes... C'est tout blanc ou tout noir, en somme...
— Non, je connais pas... mais bon...
— Sinon, y'a aussi les "OVNI". Récemment, une collègue m'a fait découvrir « Retenir les bêtes » de Magnus Mills. C'est l'histoire de deux gars qui plantent des clôtures. Ça parait con, comme ça, mais c'est super drôle...
— ... mmhhh... ça à l'air bizarre, quand même...
— ... ben là, comme ça, je ne vois rien de ce que j'ai lu récemment qui pourrait te convenir... Restent les bouquins dont tout le monde parle en ce moment... La trilogie « Millénium » et « Le mec de la tombe d'à côté »... que je suis en train de lire, d'ailleurs...
— Ah ben ouaih, tiens !! Tout le monde en parle, ça me fait bien envie !! Et puis ça a l'air chouette, non ?!
— ... ... »

C'était bien la peine de me demander mon avis... Et puis tout le monde parle des mémoires de Chirac, aussi... Soit dit entre nous, « Le mec de la tombe d'à côté » est parti pour ne pas me plaire tant que ça... Ça pue sent un peu trop l'eau de rose à mon goût...

Tout ça pour dire que j'ai rarement de réponse à la question « T'as pas un bouquin à me conseiller ?! ». Et puis vous pouvez toujours aller faire un tour sur mon blog livres, j'essaie de le tenir à peu près à jour de mes lectures...


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vendredi 30 octobre 2009

Une histoire d'obsession...

Maison finlandaise
Tampere - Finlande - Photo par Jef Maion


J'ai remarqué que dans mes lectures, je suis très souvent "mono-obsessionnelle". Je concède que je le suis aussi régulièrement dans ma vie professionnelle, quand je n'arrive pas à faire quelque chose et que je ne comprends pas pourquoi ça ne fonctionne pas comme je le souhaiterais... Mais passons. Dans mes lectures, disais-je donc, j'ai régulièrement des mono-obsessions — mono-obsession autour d'un auteur, d'un thème ou d'un genre. Admettons que je tombe sur un bouquin qui me plaise beaucoup, je suis capable de me taper tous les bouquins du-dit auteur, quitte à m'en dégouter, d'ailleurs. Je me souviens de ma période "Amélie Nothomb", par exemple : je l'ai découverte à la sortie de "Métaphysique des tubes" ou de "Stupeur et tremblements", je ne sais plus trop. Je suis tombée sous le charme, et je me suis enquillé la majorité de ses bouquins disponibles à ce moment-là. Il devait y en avoir une dizaine. Le résultat, c'est qu'aujourd'hui, il m'est tout à fait impossible de lire quoi que ce soit venant d'elle... Ce qui est certainement fort dommage. Ou pas.

Le problème, dans ce cas-là, c'est que je cherche inconsciemment à lire la même chose que dans le premier bouquin, tout en voulant lire quelque chose de différent... ce qui n'est pas possible. Mon explication est un peu nébuleuse, mais je ne peux pas mieux faire...

Quoi qu'il en soit, je suis actuellement partagée entre deux obsessions qui, bien souvent, n'en font qu'une : les polars et la littérature nordique (Norvège, Suède, Finlande, Danemark et Islande). Je ne sais plus bien comment j'en suis arrivée là. Je crois que, pour l'aspect "littérature nordique", c'est suite à la lecture de « Petits suicides entre amis » de Arto Paasilinna... Encore qu'il n'est pas si exceptionnel que ça, ce bouquin... En revanche, pour l'aspect "polar" de mon obsession du moment, je ne saurais dire d'où ça vient. À l'origine, je ne lis que très très peu de bouquins appartenant à ce genre littéraire. Je suis d'ailleurs une vraie bille dans ce domaine... Mais voilà, depuis quelques temps, j'enchaine principalement des bouquins nordiques, des polars, et des polars nordiques... à en devenir dingue, mais sans pouvoir m'en passer. Je confonds les lieux et les personnages (aux noms absolument imprononçables), mais j'en suis totalement accro.


Maison islandaise
Maisons traditionnelles sur fond de gravier volcanique - Islande
Photo par Jef Maion


Et puis les noms des auteurs sont à eux seuls source de rêverie : Arto Passilinna, Erlend Loe, Gunnar Staalesen, Arnaldur Indridason... J'adore ! Mais je sais qu'à la différence de certaines autres "obsessions livresques", je n'arriverai pas à me dégouter de cette "obsession nordique". Et il y a deux raisons à ça : la première, c'est qu'elle concerne différents auteurs, elle est donc variée. La seconde, c'est l'ambiance de ces bouquins : de l'humour décalé, de l'auto-dérision, du cynisme et du sarcasme ; des inspecteurs/commissaires/détectives désenchantés et alcooliques dont la vie perso part à vau-l'eau... Que du bonheur, ma bonne dame ! Je crois bien que cette obsession est doucement en train de se transformer en véritable passion...

Au programme du prochain passage à la librairie (ou plus vraisemblablement du passage sur amazon) : des bouquins de Ake Edwardson, de Sjón, de Arni Thorarinsson, de Matti Yrjänä Joensuu, de Per Wahloo et Maj Sjöwall... sans oublier mes chouchous Indridason, Paasilinna, Staalesen, Nesbo et autres Mankell... De beaux moments en perspective !

Pour avoir quelques idées de lectures sur ce sujet, vous pouvez toujours aller faire un tour sur mon blog livres, à la rubrique « Littérature nordique »... Là, il faut que je vous laisse... J'ai commencé « Contes barbares », un thriller de Craig Russell (un écossais...), et j'ai hâte d'aller m'y replonger : un tueur en série organise ses scènes de crimes d'après les contes des frères Grimm... Brrrrrrrrr...


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samedi 24 octobre 2009

Où sont donc les pestiférés ?



Deux lépreux moyenâgeux agitant une crécelle, portant bâton et écuelle.
Détail d’un manuscrit français, XVèmes., BNF


On nous avait prédit une méga hécatombe pour octobre... On touche à la fin du mois et on l'attend encore. Où sont donc les pestiférés de la grippe du petit cochon ? Où sont donc tous les morts annoncés ?!

On nous avait prédit une pandémie, on a monté des "plans-grippe A", on parlait d'une économie paralysée par un trop plein de nez qui coulent... J'imaginais déjà un monde à la mode Michael Jackson : on aurait tous porté un joli masque sur le museau et de beaux gants blancs sur les mimines... Et même qu'il y aurait certainement eu quelques petits malins qui auraient décoré leur masque, un peu à l'image des gosses qui dessinent sur les membres plâtrés de leurs petits camarades... Il y aurait bien eu quelques petits malins qui auraient dessiné une bouche tirant la langue, ou une bouche avec des dents manquantes... Quel monde merveilleux ça aurait été. La grosse déconne.

Ça avait pourtant bien commencé. Il y a quelques semaines, on ne pouvait pas écouter/lire/regarder un média sans être assailli d'informations sur la propagation du virus : une crèche à Pépin-Les-Oies a été fermée parce qu'une éducatrice avait peut être été en contact avec une personne susceptible d'être malade... Une classe a été fermée à Pétaouchnok parce qu'un gamin ne s'est pas présenté ce matin et qu'il est peut être malade... Un vieux de 95 ans est mort à cause de ce virus... et puis un cancéreux en phase terminale aussi...

Certains parlaient de grippette, d'autres d'un méchant virus mutant lâché sciemment par des laboratoires... On ne savait sur quel pied danser. Et même si on déclarait haut et fort s'en tamponner le coquillard, on avait quand même un peu la pétoche... on avait d'ailleurs surtout peur de l'ostracisme qui n'aurait pas manqué de nous frapper en cas de maladie...

Ah le temps béni où, dès que quelqu'un osait tousser en public, dès que quelqu'un éternuait ou osait se moucher à la face du monde, on le regardait en coin, l'oeil noir, en s'écartant discrètement de lui, l'air horrifié... On allait se laver les mains à coups de détergents en hurlant « Rhâaaaaaaaaaaaa pinaise !! Ça y est, la grippe du mini cochon est là !!! Et il a même pas éternué dans sa manche, le con !! Tu vas voir qu'il nous aura foutu le virus-tueur-exterminateur dans les locaux !! » Ca permettait même d'être peinard au boulot : il suffisait d'arriver avec un petit bout de tissu autour du cou et un mouchoir à la main pour que les collègues paranos partent se réfugier à l'autre bout du bâtiment... Nous vivions alors dans un monde merveilleux.

Oui mais voilà : rien de ce qu'on nous avait annoncé est arrivé. Et du coup, on est bien dans la merde. Comment va-t-on faire ?! Et j'en fais quoi, moi, de la crécelle que j'avais acheté spécialement pour l'occasion ?!


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vendredi 23 octobre 2009

Les habitués du vendredi matin


Monsieur Heureux


Le public du vendredi en section jeunesse est toujours un public un peu à part. Déjà, en 2007, je faisais un article sur les petits vieux du vendredi après-midi. Pour ceux d'entre vous qui se poseraient la question : oui, ils continuent à venir. Mais ce ne sont pas les mêmes qu'en 2007, fatalement...

Le vendredi est également particulier le matin. Les gosses sont à l'école, les parents sont au boulot. C'est une matinée assez morte en section jeunesse. Il n'empêche... il n'empêche qu'il y a quand même un peu de passage, et ce ne sont que des "habitués" : les Habitués du vendredi matin.

Il y a tout d'abord la crèche : 6 petits gnomes et les 3 accompagnatrices. Ils viennent regarder un petit dessin animé et lire quelques livres. Ils sont super rigolos : les premières fois, ils étaient un peu timides, un peu effrayés par la structure et par moi, aussi. Maintenant, ils connaissent les lieux, ils me connaissent. C'est la fête quand ils arrivent, ils se battent pour venir me dire bonjour ou pour me donner le DVD qu'ils vont regarder... Aujourd'hui, c'était « Monsieur Bonhomme »...

Le vendredi matin, il y a aussi les publics adultes "en marge". Pour la plupart, ce sont des adultes sous tutelle plus ou moins indépendants. En général, il y a une éducatrice pour deux adultes. Ils ne fréquentent pas uniquement la section jeunesse, mais ils y viennent beaucoup. Ce matin, une des deux accompagnatrices m'a demandé un livre sur la grossesse, avec de belles images à regarder. On a dégoté le bouquin tiré du film « L'Odyssée de la vie » de Nils Tavernier. Les illustrations sont très réalistes et très jolies. Elle a ensuite passé une grosse demie-heure avec un des deux petits messieurs qu'elle accompagnait : elle lisait le livre avec lui, lui expliquait les images, et lui expliquait comment on fait les bébés, comment ils grandissent dans le ventre maternel... C'est assez déroutant comme scène. La dame, toujours très posée, très attentive, et très respectueuse, s'adresse aux deux petits messieurs en les appelant par leur prénom, mais en les vouvoyant. Alors voir un adulte expliquer la sexualité et la grossesse à un autre adulte, tout ça à base de « Vous voyez...? Vous comprenez...? Qu'est-ce que vous en pensez...? », c'est déroutant... Et en même temps, c'est vraiment touchant. Le petit monsieur était ravi. Il a ensuite emprunté le film. Il était tout fier de venir me montrer le DVD et de m'expliquer qu'il l'avait trouvé sur les rayons, que c'était certainement un film très chouette et qu'il le regarderait sur son lecteur de DVD... Et j'étais moi-même toute contente de lui avoir fait plaisir...

Le vendredi matin est particulier parce qu'on a moins de lecteurs, mais les quelques lecteurs que nous avons demandent beaucoup plus d'attention que la majorité des gens qui passent dans la médiathèque. Ils sont moins autonomes, ils faut les accompagner, essayer de comprendre ce qu'ils veulent vraiment, ils ont parfois des difficultés à s'exprimer clairement. Ce n'est pas toujours facile, mais c'est un public "reconnaissant" : ils se souviennent de nous. Si on arrive à trouver un truc qui leur convient, ils reviennent tout contents la semaine suivante et ne veulent plus parler qu'à la personne qui leur a dégoté le truc qui leur a plu. Et c'est super agréable. J'ai tout un tas de "petits amis du vendredi" ; j'aime vraiment aller bosser le vendredi matin. Cette matinée-là, j'ai réellement l'impression de servir à quelque chose, de faire un boulot utile et de ne pas être là pour rien.

C'est suffisamment rare pour être souligné...


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mardi 20 octobre 2009

Le geste Éco-citoyen du jour


Ecofont


Le hasard fait parfois bien les choses : je me baladais sur quelques forums, je cherchais quelques réponses à des problèmes de mise en forme via les feuilles de style css... Et j'ai trouvé la réponse à une question que je ne me posais pas : comment économiser de l'encre quand on imprime ?

La solution, c'est Ecofont.

L'illustration ci-dessous explique au mieux le principe d'Ecofont: de minuscules évidements circulaires dans le corps des caractères. Si le résultat n'est pas très beau, quand il est grossi à ce point, l'utilisation avec une taille de casse courante rend par contre très bien... tout en économisant de l'encre. Bien entendu, le résultat dépendra aussi des logiciels et des écrans utilisés... Ecofont s'intègre très bien dans OpenOffice, Appleworks et MS Office 2007. Les meilleurs résultats s'obtiennent avec une imprimante Laser. Basée sur la police open source Vera Sans, Ecofont est disponible pour Mac, PC et Linux. [Source]


Ecofont


Imaginée par SPRANQ creative communication, une web agency batave, Ecofont est une police qui consomme jusqu'à 20% d'encre en moins.

La seule petite réserve que l'on pourrait avoir, c'est qu'elle est un peu moins lisible à l'écran qu'une police "normale". Elle est plus grise et parait un peu moins nette. Mais Ecofont est avant tout une police d'impression : et effectivement, à l'impression, elle est largement plus nette que ce qu'elle parait à l'écran. Le résultat sur papier est tout à fait satisfaisant. Et elle est téléchargeable gratuitement...

Alors, à quand le geste citoyen ?!


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samedi 17 octobre 2009

Une tête de mule sur un canasson




Ayé ! J'ai tout bien repris mes cours d'équitation... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que si les chevaux peuvent être mules, ce n'est rien en comparaison d'un PetitChap posée dessus !

Tentons de dresser un premier bilan... En 5 cours :

j'ai monté 4 chevaux différents
je suis tombée une fois (oui, une magnifique chute, d'ailleurs... en plein galop... la loose...!!)
je n'ai été satisfaite de moi que sur deux sessions
j'ai me suis découvert des muscles insoupçonnés jusqu'alors
j'ai compris que l'équitation est un sport, quoi qu'en pense la majorité des gens. Et même si c'est effectivement le cheval qui galope, on fait nous aussi bosser nos petits muscles et notre petite respiration... En clair, je crache régulièrement mes poumons...!
au vu des chevaux que je vois dans les box, et en les comparant à ceux que je monte, j'ai rapidement compris que j'apprends à conduire sur des Renault5 et que je ne conduirai jamais de Lamborghini.

Et puis surtout, j'ai réussi à sortir de chez moi en tenue d'équitation. Je ne suis pas bien certaine que tout le monde se rende bien compte de ce que ça représente... La tenue d'équitation est certainement super glamour sur une jolie jeune fille de 1.90m pour 40kg, mais dès qu'on n'entre pas dans cette catégorie, on tombe rapidement dans la catégorie "Sac à patates". Si si. Pas terrible terrible. Super pantalon moulant à coutures placées de façon stratégique, pantalon avec renforcement de tissus sur l'intérieur du mollet et du genou... Pratique, confortable et fonctionnel, mais il ne faut pas penser aller draguer hors d'une écurie dans cette tenue, parole de PetitChap ! Tu rajoutes à ça l'élégance de la bombe délicatement posée sur la tête, et tu auras un tableau quasi complet de la chose. Le bûcheron, quand il m'a vue accoutrée de la sorte, m'a sorti un « T'inquiète pas ma chérie, tant que tu es habillée comme ça, personne ne te fera rien !! »

Je ne monte qu'une heure par semaine, mais je ne passe pas une journée sans y penser. Résultat, à l'image du skieur qui visualise sa course avant la descente, je passe ma semaine à me dire : « Descends bien tes jambes, PetitChap ; descends bien tes talons, décolle un peu tes mollets, écarte tes genoux ; sers-toi de tes jambes pour guider le cheval... » Pour un peu, ça en serait pitoyable !! Mais je ne peux pas m'en empêcher !! Un peu comme une gamine qui découvre un nouveau jouet...

Mais un PetitChap reste un PetitChap, même montée sur un canasson. En clair, je râle régulièrement... Alors bon, je ne râle contre rien ni personne hormis contre moi-même. Exemple : lors de ma dernière session, je montais une jeune jument d'à peine 4 ans, jument pas "finie" (dans tous les sens du terme, d'ailleurs : elle va encore grandir, son apparence va changer ; elle est dressée, mais elle a encore plein de choses à apprendre). Elle ne comprend pas encore super bien les directions qu'on lui demande de prendre, elle est encore super sensible de la bouche (comme tous les jeunes chevaux) et elle comprend mieux ce qu'on lui demande quand c'est demandé par les jambes (et non par les rênes par exemple), etc, etc. Et évidemment, je me suis chiée... Je ne la maîtrisais pas comme je l'aurais souhaité, et je ronchonnais... J'ai fait une très mauvaise session, un très mauvais galop, de très mauvais exercices. Et bien entendu, je me suis dit que cette jument, je ne l'aimais pas beaucoup... Résultat, vu que je suis une belle tête de mule, je me crois capable de demander à monter cette jument la fois prochaine, juste pour me prouver que je peux mieux faire... Je suis très en colère contre moi...

Voilà voilà... J'te jure, quelle vie trépidante...


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vendredi 11 septembre 2009

Un cerveau pour 40000 supporters, c'est peu.


Cerveau d'Homer Simpson


Une fois n'est pas coutume, je vais parler de foot. Je ne suis pas une amatrice assidue, mais il m'arrive de regarder quelques matchs, de temps en temps — même quand le bûcheron n'est pas là...

À moins de vivre au fin fond de la brousse (mais dans ce cas, vous ne pouvez pas être en train de lire cet article), chacun savait que le match que jouaient les français mercredi soir était capital pour leur qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Je me suis donc plantée devant la télé, un demi-sourire narquois sur les lèvres... Allez savoir pourquoi, une probable défaite de l'équipe de France m'amusait... Raymond-le-Fou m'amuse beaucoup lui aussi, surtout lorsque son équipe de champions perd... « Oh ben on n'a pas fait un si mauvais match... Et puis on peut très bien se contenter d'une défaite... Estelle, veux-tu m'épouser ? » J'adore ! Moi, ce type, je pourrais passer des heures à l'écouter ! Il a un gros souci d'égo, un gros souci de communication, un gros souci au niveau des sourcils... (ah, on me dit que ce n'est pas fair-play de s'attaquer au physique...). Raymond-le-Fou a un gros souci tout court. Raymond-le-Fou est un pitre. Et puis il s'est mis tout le monde à dos : les supporters (« Les supporters sont des cons. » si, si, il l'a dit.), et même les joueurs, quoi qu'en disent les démentis.

En résumé, quand il y a du grabuge, j'adore. Il parait que je suis méchante... Moi, je dirais simplement que je me divertis.

Ce que je préfère, dans un match de foot international, c'est le moment des hymnes. Mercredi soir, avant de chanter la gloire de leur pays respectif, les deux capitaines ont fait un appel au fair-play et au respect de l'adversaire... Ce qui n'a fait qu'aggrandir mon sourire narquois... Mais le meilleur restait à venir. Environ 20 secondes plus tard, la joyeuse fanfare entonnait l'hymne français. On a alors pu constater à quel point l'appel des capitaines avait été entendu : la Marseille a été sifflée comme elle l'avait rarement été — ce qui n'est pas peu dire. Magnifique. Mais les supporters serbes ne comptaient pas s'arrêter en si bon chemin... ils devaient se faire chier grave pour s'échiner à siffler chaque fois qu'un français avait le ballon... Alors on ne sait même plus si on doit rire ou pleurer de cette attitude pathétique et quasi universelle dans ce sport. Il semble que les gens qui vont assister à un match de foot n'y vont pas pour passer un bon moment ou pour soutenir une équipe, mais uniquement pour s'acharner violemment sur l'équipe adverse. Étrange vision du respect...

Mais les joueurs ne sont pas en reste niveau stupidité... J'en veux pour preuve cet idiot qui hurle à la mort dans la surface de réparation, qui se roule dans tous les sens mais qui n'arrive pas à déterminer l'endroit qui lui fait mal... et qui, lorsque la civière entre sur le terrain, se relève miraculeusement et repart jouer, frais comme un gardon. « Ca me met la rate au cours-bouillon ! », comme dirait Cindy de Secret Story. Oui, j'ai de belles références...

Alors il ne sert à rien de faire des comparaisons entre sports, mais on ne peut que constater qu'on ne voit ce genre d'attitude qu'au foot. Des supporters qui sifflent et ne respectent pas l'adversaire, des supporters qui passent le match dos tourné au terrain, des supporters qui lancent sur le terrain tout se passe leur sous la main... mais c'est également le seul sport où on voit des joueurs qui ne respectent pas l'adversaire, qui insultent l'arbitre et contestent systématiquement ses décisions, des joueurs qui simulent des blessures gravissimes au point d'en être ridicules et pathétiques... des joueurs qui pèsent des millions, qui servent de modèles à plein de gosses et qui ne sont même pas capables de respect...

Voilà... Ce sport me désespère... Tous les joueurs et tous les supporters n'entrent pas dans la catégorie "stupides", mais il y en quand même beaucoup trop... C'que j'en dis...


Vous avez remarqué que le foot est le seul sport dans lequel il y a des 0 à 0 ?! C'est à dire que les gars galopent pendant plus de quatre-vingt dix minutes pour 0 point à 0 point... C'est pas idiot ça ?!


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samedi 5 septembre 2009

« Mata para vivir, vive para matar »


« Avec La Vida loca, il s'agissait pour moi de montrer l'être sous le monstre
que l'on désigne en chacun de ces délinquants juvéniles, dont certains
ont exécuté leur première victime à l'âge de 12 ans.
»
Christian Poveda


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


Christian Poveda, photographe et réalisateur français, a été assassiné d'une balle dans la tête dans la nuit de mercredi à jeudi. Il vivait au Salvador et avait récemment réalisé « La Vida Loca », un documentaire sur la vie des membres du gang « La 18 ». Ce docu-reportage dont la sortie était programmée le 30 septembre montre des images dérangeantes de membres de gang abattus en pleine rue, des membres de leurs familles pleurant sur leurs cercueils ou encore de jeunes femmes également membres d'un gang dont le visage est lourdement tatoué.




Impossible d'écrire quelque chose qui n'aurait pas déjà été écrit ou dit ailleurs... Je vous renvoie à l'article de Geoffrey Crété paru sur le site www.dvdrama.com.


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


La Vida Loca - Christian Poveda
La Vida Loca - © Christian Poveda


La Vida Loca, le site officiel


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samedi 22 août 2009

« En tout cas, t'es née dans la merde. — Ah ça... »


« Ce n'est pas incroyable du tout ! Qu'est-ce que tu crois, toi ?
Des filles comme moi, le siècle en a plein ses tiroirs !
»
Darling à Jean Teulé


Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007
Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007


Ma pile de livres à lire ne cesse d'augmenter, même si j'essaie d'y faire attention et de la réduire un maximum. Darling, de Jean Teulé, y est depuis quelques mois. J'étais partagée entre la forte envie de le lire et l'appréhension de ce que j'allais y trouver. La sortie du film de Christine Carrière avec Marina Foïs avait alors fait couler beaucoup d'encre. Je me souviens de Michel Denisot, au Grand Journal, qui racontait comment Darling avait déboulé dans les locaux de Canal Plus, comment tout le monde avait été ému par son histoire, comment Jean Teulé, qui s'avère être un cousin de cette femme, avait décidé de démissionner pour se consacrer totalement à l'écriture de cette vie hors du commun. Je me souviens enfin de l'implication de Marina Foïs qui défendait corps et âme le film et la vie de Darling. Bref, je tenais à lire le livre. Ce que j'ai fait mercredi après-midi.

Darling, c'est l'histoire d'une femme qui était déjà détestée par ses parents avant sa naissance, qui est née dans la merde — au sens propre comme au sens figuré —, qui a subi les humiliations de sa mère et les coups de son père et qui, depuis sa plus tendre enfance, n'avait qu'un seul rêve : celui de se marier avec un routier qui l'emmènerait loin de cette ferme de Basse-Normandie et loin de cette violence sans nom.
Et elle a réalisé son rêve. Roméo, qu'il se faisait appeler sur les ondes de la CB. Roméo et Darling... Ça démarrait comme un conte de fées. Sauf que...
Sauf que ce mariage a marqué le début de la fin, époque bien pire que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'alors, ce qui n'est pas peu dire. Roméo, pauvre type violent et alcoolique, joueur de poker qui n'hésite pas à jouer sa femme quand il n'a plus d'argent, qui n'hésite pas à donner sa femme en pâture à ses ignobles camarades de jeu... Roméo qui frappe sur sa femme à coups de fer à repasser brûlant histoire de se détendre et de tenter de la faire avorter... Roméo qui prend une maîtresse qui vient habiter au domicile conjugal et qui se révèle être une tortionnaire à la hauteur de son compagnon de jeux sexuels... Une vie de merde toujours plus ignoble... Mais Darling est une normande, elle est rude et courageuse, elle se relève, toujours...


Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007
Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007


Alors, à la lecture de tout ça, on pourrait penser que c'est un énième roman sur une femme battue et violée... mais c'est sans compter sur la poésie et l'espoir de Darling, et sur le talent de narrateur de Jean Teulé. Le texte est parsemé d'extraits de dialogues entre l'auteur et Darling, et on découvre une femme forte et fataliste qui n'arrive pas à pleurer sur son sort. On reste médusé devant une telle accumulation de malheurs, de violences et de traumatismes. Il parait tout simplement incroyable que la vie d'une seule personne puisse contenir tant d'horreurs. Si un auteur avait pondu une fiction contenant toutes ces atrocités, il aurait forcément reçu de vilaines critiques : son récit aurait été bien trop improbable.

Et le plus étrange dans tout ça, c'est que je me suis surprise à rire en lisant... parce que Darling est drôle dans sa façon de raconter ses horreurs. Elle est attendrissante, elle a une façon très singulière de relater sa vie et trouve toujours de belles images de comparaison qui atténuent son récit. Il arrive bien évidemment un moment où on ne peut plus rire et où on a envie de crier avec elle... C'est une lecture électrochoc, une lecture traumatisante, une lecture qui reste imprimée dans la chair, qui me hante. Jean Teulé a su rester en retrait de cette histoire tout en la rendant "lisible". Il a redonné à cette femme un visage humain qu'elle n'arrive elle-même plus à voir. Il l'a rendue belle, et c'est tout ce qu'elle demandait.


Darling, Jean Teulé - Pocket, 2007.
Le site officiel du film


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mercredi 19 août 2009

Les — bonnes ? — résolutions de la rentrée


Cheval


Chacun son truc : moi, je ne prends jamais de résolution en janvier. J'ai toujours l'impression que mes années à moi sont calquées sur le rythme scolaire, même si je ne suis plus étudiante, et même si je n'ai pas de rejeton scolarisé. Mais j'imagine que ça doit être une réalité pour pas mal de gens, il suffit de regarder les calendriers de nos "loisirs" : les licences sportives se prennent ou se renouvellent en septembre, les programmes des MJC et autres maisons de quartier vont de septembre à juin, tout comme une grosse majorité des programmations culturelles.

Bref, je prends de nouvelles résolutions en septembre. Et je ne les tiens jamais.

Il y a deux ou trois ans, j'avais décidé de prendre des cours de dessin, sachant que j'ai deux mains gauches, ce qui est embêtant quand on est droitier. Je ne sais même pas dessiner une maison... Mais qu'importe, j'avais décidé d'apprendre. J'avais trouvé un petit atelier qui semblait sympathique, avec une dame qui semblait tout aussi sympathique... même qu'elle avait un petit chien rigolo qui répondait au doux nom de "Plume". J'étais hyper motivée... La dame m'avait offert un ou deux cours, histoire que je teste la chose : bingo, je me suis inscrite ! J'ai pris une carte de 10 séances pour commencer... Je vous le donne en mille : j'ai suivi 5 ou 6 cours et j'ai abandonné. Il fallait ressortir le soir à 20h30... et l'hiver, quand il fait bien nuit et bien froid, c'est dur...

L'année dernière, j'ai eu envie de prendre des cours de photo numérique et argentique... Je me suis renseignée, j'étais bien motivée aussi, ça avait l'air vachement bien. Et puis je m'étais dit que j'allais faire de super photos de mon filou de neveu (qui, entre nous soit dit, est une vraie tornade !), et puis que j'allais aussi faire de magnifiques photos de tout ce qui allait passer devant mon objectif... Résultat : je n'ai même pas été au premier cours.

Dingue comme ma super motivation retombe comme un soufflet dès que je dois mettre les pieds hors de mon bel appartement (infesté d'abeilles, de frelons et de chauves-souris... oui, c'est vraiment un chouette appartement...).

Mais cette année, c'est différent. Je vais devoir tenir mes engagements. Et pour ce faire, j'en parle aux personnes qui arriveront à me bouger le cul et qui n'accepteront pas mes excuses bidons que je ne vais pas éviter d'avancer pour tenter de me soustraire à mes nouvelles obligations...

Cette année, donc, j'ai choisi une activité qui me motive bien et que je connais par coeur pour l'avoir pratiquée pendant des années : je vais me remettre à l'équitation. Huummm... la bonne odeur des chevaux et de leur crottin, l'odeur de cuir de la sellerie, le rythme des sabots... et cette sensation de liberté quand tu es sur le dos du cheval... J'ai hâte. Mais bon, il me faut maintenant aller faire les magasins de sport pour me dégoter une paire de boots, des chaps, un pantalon et tout le toutim... Et ça, ça me chagrine un peu parce que je suis toujours montrée en jeans et en converses. M'enfin, je veux bien faire un effort... Je suis excitée comme une puce !

Ce sera donc ma grande résolution de la rentrée 2009/2010... Inutile de stipuler qu' il y a également tout un tas de petites résolutions : changer de boulot, manger correctement, arrêter de chouiner pour rien, aller voir mes parents plus souvent... Remarquez que ce sont les mêmes depuis pas mal de temps, mais que j'ai un mal de chien à les mettre en pratique !

Votre mission, si vous l'acceptez, sera de me botter le train-arrière si toutefois vous appreniez que j'ai laissé tomber l'équitation...


(Heu... le plus grand des hasards fait que je viens de voir la pub à la télé de la fédération française d'équitation... et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas peur du ridicule... c'te honte !)


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dimanche 16 août 2009

Qui osera affirmer que je suis Internet-addict ?!


Les doudous de Margaux
Une brebis câline et un loup qui se déguise en mouton... doudous tout doux pour la jolie Margaux...


Retour de vacances. Je retrouve enfin mon PC, ma connexion Internet et tout le tintouin... Parole, je suis restée 9 jours sans toucher à un ordi, sans me connecter à Internet... et sans signe apparent de manque !! Pas de crise incontrôlable, pas de caprice, pas de colère toute rouge, rien ! Même moi, je ne pensais pas que ce soit possible !!

Je NE SUIS PAS Internet-addict !

Il ne me restera plus qu'à vous relater mes vacances sous la chaleur écrasante de Marseille et de la Camargue : mes déboires à l'hôtel, le fait qu'il s'en est fallu de très peu pour que je refasse sa dentition à une serveuse de restaurant, ma fierté de ne pas avoir pris de coup de soleil... mais il y a aussi l'embuscade dans laquelle nous sommes tombés alors que nous pensions aller dans une fête de village... Et puis, pour parler plus sérieusement et après une longue conversation avec un journaliste sportif, je ferai peut être un petit post sur le devenir des journalistes "papier"...

Il y aura aussi peut être quelques petits posts sur mes lectures d'été... A ce propos, j'apprends à l'instant que Thierry Jonquet est mort... mmhhh...

Voilà voilà... M'enfin, je dois rattraper mon retard sur la blogosphère, terminer quelques lectures, penser à me réhydrater très régulièrement (et ça marche aussi avec la bière !!)... pfiouuu, quelle vie trépidante...!

A très bientôt, donc !


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lundi 3 août 2009

Quand le lecteur a des droits...


Les droits imprescriptibles du lecteur - Daniel Pennac
Droits imprescriptibles du lecteur par Daniel Pennac
Femme nue assise dans un fauteuil - Félix Vallotton, 1897


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vendredi 24 juillet 2009

Dommage, j'aimais bien ma vie de pirate...



Pirates - John Matthews - Milan Jeunesse, 2006


Vous vous souvenez peut être, en janvier 2008, j'évoquais ma tentative de téléchargement légal via FnacMusic... Mon constat avait été sans appel : le service proposé était tout simplement pourri. J'avais donc gentiment continué ma petite vie de pirate... même si je dois avouer que je suis une très très petite joueuse si je me compare à certains adeptes.

Il y a quelques temps, Amazon.fr a, à son tour, ouvert une plateforme de téléchargement légal et a basé sa publicité sur le fait que tous les fichiers proposés sont sans DRM... J'ai donc testé pour vous !

Mon choix s'est porté sur un opéra de Purcell : Didon et Enée. Il a d'abord fallu que j'installe la petite application « Amazon MP3 Downloader », ce qui a dû me prendre à peu près 10 secondes... Deux clics plus tard, mon album était acheté. Résultat :
• Les titres se sont chargés tout seuls comme des grands sur mon ordi (je rappelle que sur FnacMusic, j'avais dû télécharger tous les titres de l'album un par un... ce qui m'avait fort agacée...)
• Ils se sont installés tranquillou pétou dans itunes (mais vous n'êtes pas obligés d'utiliser ce lecteur, hein...)
• Ils étaient bien au format mp3 comme je le souhaitais
• Les fichiers sont effectivement sans DRM, je peux écouter mon opéra sur mon PC, sur l'ordi portable du Bûcheron, ainsi que sur mon lecteur mp3.
Ma conclusion est sans appel : j'ai payé 4€ pour un opéra que je peux écouter sur le lecteur de mon choix ; le service proposé est simple, rapide, pas cher... et légal ! Je suis entièrement satisfaite du service... Ma vie de pirate s'arrête donc ici...!

Pour info, l'album téléchargé est celui-là...


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mardi 14 juillet 2009

L'invitation...


Invitation défilé du 14 juillet 1995


Juin 1995, je me préparais à passer mon brevet des collèges. J'ai toujours été bonne élève, appliquée et discrète. Aussi, lorqu'une surveillante est entrée dans la salle de cours en clamant haut et fort que j'étais convoquée d'urgence dans le bureau du directeur, toute la classe est entrée en ébullition... et j'ai été prise d'une poussée de stress indéfinissable. Je n'avais jamais été convoquée chez le directeur... Et c'est étrange comme, même lorsque l'on n'a rien à se reprocher, on est capable d'angoisser à mort.

Le directeur était assis derrière son bureau, un sourire de satisfaction était collé sur son visage. Il m'a alors expliqué que le collège avait été tiré au sort pour envoyer un élève à la Garden Party de l'Élysée le 14 juillet, et qu'il lui incombait, à lui, de choisir cet élève. Au vu de mes résultats scolaires de l'année (j'avais mon brevet avant de le passer, en fait) et des résultats de mes années scolaires précédentes, il avait choisi de proposer ma candidature. Cinq collèges ou lycées avaient été retenus, un élève par établissement serait proposé, seulement deux élèves sur ces cinq seraient définitivement retenus.

J'ai fait partie de ces deux élèves. Je suis donc partie pour Paris avec mes 24 autres compagnons du département et les 25 petits camarades du département voisin... Ben oui, un bus pour deux départements... Il faut bien rentabiliser...!

Nous étions attendus à Paris par tout un lot de policiers (gendarmes ?) à moto qui nous ont escortés à travers la ville tels de super VIP, ainsi que par la presse locale (qui avait donc fait le déplacement aussi... vous suivez ou bien ?!). Et étant donné que j'étais la plus jeune de mon département, j'ai été interviewée par France 3 de chez moi... Moi, j'étais juste effrayée, mais je vous laisse imaginer la fierté des parents quand tout le village a vu que PetitChap était chez le Président... La classe... Le petit village a eu un mal fou à s'en remettre !!

On a donc assisté au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées. Je n'en garde pas un grand souvenir. On n'a pas été super attentif au défilé lui-même... On était trop absorbé par tout ce qui se passait autour, notamment par un bonhomme qui a voulu faire le malin et qui s'est fait attraper par les "gros bras". Je crois que personne n'aurait souhaité être à la place du petit malin quand il s'est fait choper !! Mais c'était bien divertissant !!


Invitation Garden Party 1995


La suite de la journée devait donc se passer dans les jardins de l'Élysée. A l'entrée du Palais présidentiel, nous devions présenter DEUX invitations différentes, ainsi qu'une pièce d'identité. Vous devez vous remettre un peu dans MON contexte : je sortais de ma petite campagne, c'était la première fois que je mettais les pieds à Paris, j'avais seulement 15 ans, je ne connaissais personne, et je suis de nature extrêmement anxieuse. Je tenais donc très fermement dans mes mains tous les papiers que je devais présenter à l'entrée... Mais la foule était très compacte, on se faisait bousculer... C'était fort désagréable. Je suis quand même parvenue à accéder à l'entrée... La pauvre dame, qui voyait passer des centaines et des milliers de bonshommes, me demande donc mes papiers... Et là, ô stupeur, je n'avais plus ma carte d'identité !! J'ai dû virer au rouge, puis au vert, puis au blanc, puis à nouveau au rouge... Et j'entends : "Je suis désolée Mademoiselle, mais vous ne pouvez pas entrer."

AAAAARRRGHH !!!

J'ai eu beau lui expliquer que j'avais perdu ma carte d'identité dans la foule, que je ne m'en étais pas rendue compte, que je n'avais que 15 ans et que je ne voulais de mal à personne, que j'avais quand même mes DEUX invitations, que je venais d'un pauvre patelin et que j'avais fait 8 heures de bus, que j'avais perdu mon groupe, etc, etc, rien n'y fit. Elle me dit alors calmement : "Faites le tour de l'Élysée, expliquez tout ça au garde et il vous laissera probablement entrer."

Je ne sais pas comment je n'ai pas fait un arrêt cardiaque. J'étais lâchée seule, sans mon groupe (et sans téléphone portable... Dois-je vous rappeler qu'en 1995, les ados ne se baladaient pas avec des tels engins ?!), à la recherche d'une seconde entrée... que j'ai trouvé. J'explique à nouveau mon problème à un petit monsieur fort sympathique, lequel me demande de lui présenter un papier à mon nom. "Vous n'avez pas un carnet de chèques, par exemple ?" Ben non, Gros Malin, je n'ai que 15 ans. Bref, il m'a quand même laissée entrer. Enfin.

Je me suis retrouvée dans une petite cour fort jolie. J'avais le choix entre monter des escaliers recouverts d'un tapis rouge ou passer dans une nouvelle petite cour. J'étais tétanisée. Le gentil monsieur me lance alors : "Et ben allez-y ! Prenez l'escalier !" Mes petits pieds ont donc foulé le tapis rouge... Lorsque j'ai passé la porte, deux gardes se sont mis au garde-à-vous... Chaleur ! Je me suis retrouvée dans une salle immense avec plusieurs portes. Je vous rappelle que je devais me rendre dans le jardin... Après un moment d'hésitation, je me suis dit qu'il me fallait certainement prendre l'autre porte à laquelle deux autres gardes étaient postés... et qui se sont eux-aussi mis au garde-à-vous quand je suis passée entre eux.

J'ai ainsi traversé trois ou quatre pièces avant de rejoindre le jardin. A chaque passage d'une pièce à l'autre, les gardes se sont mis au garde-à-vous. Je vous assure que ça fait carrément bizarre. Je ne la ramenais pas trop... J'étais paumée, j'étais terrorisée à l'idée de ne jamais retrouver mon groupe et ainsi de ne jamais pouvoir rentrer chez moi. Je sais bien que ce n'est pas très rationnel, que le bus ne serait pas parti sans moi, mais je suis très angoissée par nature.

J'ai quand même réussi à retrouver mon groupe. Dans le jardin, il y avait un stand par région, avec les spécialités de chaque région. Je me suis dit que mes petits copains allaient d'abord manger quelques spécialités de Midi-Pyrénées avant de s'essayer aux autres régions. Et c'est là que je les ai retrouvés.

La suite n'a plus rien de remarquable en soi. On s'est baffré comme des affamés, on ne savait plus où regarder. On avait l'impression d'être DANS la télé tellement on croisait de personnalités du petit écran... Les hommes/femmes politiques de tous bords étaient là, ainsi que les journalistes, les présentateurs météo, des sportifs, certainement aussi des acteurs... C'était une belle journée mais avec du recul, je me dis que j'étais bien trop jeune pour avoir pu apprécier tout ça à sa juste valeur. M'enfin, c'est cool, quand même... Et ce qui est rigolo, c'est que j'ai appris il y a environ deux mois, qu'un de mes collègues avait lui aussi fait partie de ce "convoi Élysée 1995"... dans le même bus que moi !

Quand je vous dit que ma vie est fascinante...


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jeudi 9 juillet 2009

Un discothécaire sait aussi danser...


Le discothécaire de la bibliothèque de Limoges rend hommage à Michael Jackson...
Je vous laisse (re)découvrir... et apprécier !!




Moi j'dis : vive le collègue de Limoges !! Je crois que je vais demander ma mutation...


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mardi 30 juin 2009

De l'incompatibilité de certains passe-temps...


L'été, la chaleur étouffante, la flemme, le farniente, la petite bière bien fraîche et la petite brise (quand il y en a)... On rajoute à ça un bon bouquin, et hop, le tour est joué, la vie est quasi idyllique !

Un pastis sur le Vieux-Port de Marseille, la Bonne-Mère en ligne de mire : le rêve...!
Un pastis sur le Vieux-Port de Marseille, la Bonne-Mère en ligne de mire : le rêve...!
En bref, je n'arrive pas à concilier lectures intensives et blog... Rester à côté de l'unité centrale de l'ordi avec cette chaleur est une activité bien trop dangereuse pour mon pauvre corps... Les bouquins ont donc gagné !

Le blog va alors subir de plein fouet la chaleur écrasante... Disons qu'il va végéter un peu, que les deux mois à venir ne vont pas être d'une grande productivité... mais que c'est une mise en somnolence qui va permettre un méga super retour en septembre !

En ce qui me concerne, les deux mois à venir vont passer entre le boulot (climatisé), la maternité (une petite nièce attendue pour début août), et la Provence (quelques jours entre Marseille, Aix-en-Provence et les petits patelins juste magnifiques qui se trouvent dans les alentours)...


Bonnes vacances à tous...!


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lundi 22 juin 2009

Le Petit Chaperon Rouge - Grimm, 1812


Timbre allemand à l'effigie du Petit Chaperon Rouge - 1960
Timbre allemand - 1960


Le Petit Chaperon Rouge

Rotkäppchen


Il était une fois une adorable petite fillette que tout le monde aimait rien qu'à la voir, et plus que tous, sa grand-mère, qui ne savait que faire ni que donner comme cadeaux à l'enfant. Une fois, elle lui donna un petit chaperon de velours rouge et la fillette le trouva si joli, il lui allait tellement bien, qu'elle ne voulut plus porter autre chose et qu'on ne l'appela plus que le Petit Chaperon Rouge.

Un jour, sa mère lui dit :

— Tiens, Petit Chaperon Rouge, voici un morceau de galette et une bouteille de vin : tu iras les porter à ta grand-mère ; elle est malade et affaiblie, et elle va bien se régaler. Vas-y tout de suite, avant qu'il ne fasse trop chaud ; et sois bien sage en chemin et ne saute pas à droite ou à gauche pour aller tomber et me casser la bouteille de grand-mère, qui n'aurait plus rien. Et puis, dis bien bonjour en entrant et ne regarde pas d'abord dans tous les coins !

— Je serai sage et je ferai tout pour le mieux, promit le Petit Chaperon rouge à sa mère, avant de lui dire au revoir et de partir.

Mais la grand-mère habitait à une bonne demi-heure du village, tout là-bas, dans la forêt ; et lorsque le Petit Chaperon Rouge entra dans la forêt, ce fut pour rencontrer le loup. Mais elle ne savait pas que c'était une si méchante bête et elle n'avait pas peur.

— Bonjour, Petit Chaperon Rouge, dit le loup.
— Merci à toi et bonjour aussi, loup.
— Où vas-tu de si bonne heure, Petit Chaperon Rouge ?
— Chez grand-mère.
— Que portes-tu sous ton tablier, dis-moi ?
— De la galette et du vin, dit le Petit Chaperon Rouge ; nous l'avons cuite hier et je vais en porter à grand-mère, parce qu'elle est malade et que cela lui fera du bien.
— Où habite-t-elle, ta grand-mère, Petit Chaperon Rouge ? demanda le loup.
— Plus loin dans la forêt, à un quart d'heure d'ici ; c'est sous les trois grands chênes, et juste en dessous, il y a des noisetiers, tu reconnaîtras forcément, dit le Petit Chaperon Rouge.


Timbre allemand à l'effigie du Petit Chaperon Rouge - 1960
Timbre allemand - 1960


Fort de ce renseignement, le loup pensa : « Un fameux régal, cette mignonne et tendre jeunesse ! Grasse chère, que j'en ferai : meilleure encore que la grand-mère, que je vais engloutir aussi. Mais attention, il faut être malin si tu veux les déguster l'une et l'autre. » Telles étaient les pensées du loup tandis qu'il faisait un bout de conduite au Petit Chaperon Rouge. Puis il dit, tout en marchant :

— Toutes ces jolies fleurs dans le sous-bois, comment se fait-il que tu ne les regardes même pas, Petit Chaperon Rouge ? Et les oiseaux, on dirait que tu ne les entends pas chanter ! Tu marches droit devant toi comme si tu allais à l'école, mais c'est pourtant rudement joli, la forêt !

Le Petit Chaperon Rouge donna un coup d'œil alentour et vit danser les rayons du soleil entre les arbres, et puis partout, partout des fleurs qui brillaient. « Si j'en faisais un bouquet pour grand-mère, se dit-elle, cela lui ferait plaisir aussi ; il est tôt et j'ai bien le temps d'en cueillir. » Sans attendre, elle quitta le chemin pour entrer dans le sous-bois et cueillir des fleurs : une ici, l'autre là, mais la plus belle était toujours un peu plus loin, et encore plus loin dans l'intérieur de la forêt. Le loup, pendant ce temps, courait tout droit à la maison de la grand-mère et frappait à sa porte.

— Qui est là ? cria la grand-mère.
— C'est moi, le Petit Chaperon Rouge, dit le loup ; je t'apporte de la galette et du vin, ouvre-moi !
— Tu n'as qu'à tirer le loquet, cria la grand-mère. Je suis trop faible pour aller t'ouvrir.

Le loup tira le loquet, poussa la porte et entra pour s'avancer tout droit, sans dire un mot, jusqu'au lit de la grand-mère, qu'il avala. Il mit ensuite sa chemise, s'enfouit la tête sous son bonnet de dentelle et se coucha dans son lit, puis tira les rideaux de l'alcôve.

Le Petit Chaperon Rouge avait couru de fleur en fleur, mais à présent son bouquet était si gros que c'était tout juste si elle pouvait le porter. Alors elle pensa à sa grand-mère et se remit bien vite en chemin pour arriver chez elle. La porte était ouverte et cela l'étonna ; mais quand elle fut dans la chambre, tout lui parut de plus en plus bizarre et elle se dit : « Mon Dieu, comme tout est étrange aujourd'hui ! D'habitude, je suis si heureuse quand je suis chez grand-mère ! » Elle salua pourtant :

— Bonjour, grand-mère !


Timbre allemand à l'effigie du Petit Chaperon Rouge - 1960
Timbre allemand - 1960


Mais comme personne ne répondait, elle s'avança jusqu'à son lit et écarta les rideaux. La grand-mère était là, couchée, avec son bonnet qui lui cachait presque toute la figure, et elle avait l'air si étrange.

— Comme tu as de grandes oreilles, grand-mère !
— C'est pour mieux t'entendre, répondit-elle.
— Comme tu as de gros yeux, grand-mère !
— C'est pour mieux te voir, répondit-elle.
— Comme tu as de grandes mains !
— C'est pour mieux te prendre, répondit-elle.
— Oh ! grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !
— C'est pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et avala le pauvre Petit Chaperon Rouge d'un seul coup.

Sa voracité satisfaite, le loup retourna se coucher dans le lit et s'endormit bientôt, ronflant plus fort que fort. Le chasseur, qui passait devant la maison, l'entendit et pensa : « Qu'a donc la vieille femme à ronfler si fort ? Il faut que tu entres et que tu voies si elle a quelque chose qui ne va pas. » Il entra donc et, s'approchant du lit, vit le loup qui dormait là.

— C'est ici que je te trouve, vieille canaille ! dit le chasseur. Il y a un moment que je te cherche !...

Et il allait épauler son fusil, quand, tout à coup, l'idée lui vint que le loup avait peut être mangé la grand-mère et qu'il pouvait être encore temps de la sauver. Il reposa son fusil, prit des ciseaux et se mit à tailler le ventre du loup endormi. Au deuxième ou au troisième coup de ciseaux, il vit le rouge chaperon qui luisait ; deux ou trois coups de ciseaux encore, et la fillette sortait dehors en s'écriant : « Oh, la, la, quelle peur j'ai eue ! Comme il faisait noir dans le ventre du loup ! » Et bientôt après, sortait aussi la vieille grand-mère, mais c'était à peine si elle pouvait encore respirer. Le Petit Chaperon Rouge courut chercher de grosses pierres qu'ils fourrèrent dans le ventre du loup ; et quand il se réveilla et voulut bondir, les pierres pesaient si lourd qu'il s'affala et resta mort sur le coup.

Tous les trois étaient bien contents : le chasseur prit la peau du loup et rentra chez lui ; la grand-mère mangea la galette et bu le vin que le Petit Chaperon Rouge lui avait apportés, se retrouvant bientôt à son aise. Mais pour ce qui est du Petit Chaperon Rouge, elle se jura : « Jamais plus de ta vie tu ne quitteras le chemin pour courir dans les bois, quand ta mère te l'a défendu. »


Timbre allemand à l'effigie du Petit Chaperon Rouge - 1960
Timbre allemand - 1960




On raconte encore qu'une autre fois, quand le Petit Chaperon Rouge apportait de nouveau la galette à sa vieille grand-mère, un autre loup essaya de la distraire et de la faire sortir du chemin. Mais elle s'en garda bien et continua à marcher tout droit. Arrivée chez sa grand-mère, elle lui raconta bien vite que le loup était venu à sa rencontre et qu'il lui avait souhaité le bonjour, mais qu'il l'avait regardée avec des yeux si méchants : « Si je n'avais pas été sur la grand-route, il m'aurait dévorée ! » ajouta-t-elle.

— Viens, lui dit sa grand-mère, nous allons fermer la porte et la bien cadenasser pour qu'il ne puisse pas entrer ici.

Peu après, le loup frappait à la porte et criait : « Ouvre-moi, grand-mère ! C'est moi, le Petit Chaperon Rouge, qui t'apporte des gâteaux ! » Mais les deux gardèrent le silence et n'ouvrirent point la porte. Tête-Grise fit alors plusieurs fois le tour de la maison à pas feutrés, et, pour finir, il sauta sur le toit, décidé à attendre jusqu'au soir, quand le Petit Chaperon Rouge sortirait, pour profiter de l'obscurité et l'engloutir. Mais la grand-mère se douta bien de ses intentions.

— Prends le seau, mon enfant, dit-elle au Petit Chaperon Rouge ; j'ai fait cuire des saucisses hier, et tu vas porter l'eau de la cuisson dans la grande auge de pierre qui est devant l'entrée de la maison.

Le Petit Chaperon Rouge en porta tant et tant de seaux que, pour finir, l'auge était pleine. Alors la bonne odeur de la saucisse vint caresser les narines du loup jusque sur le toit. Il se pencha pour voir et renifler, se pencha et renifla, renifla et se pencha si bien en tendant le cou, qu'à la fin il glissa et ne put plus se retenir. Il glissa du toit et tomba droit dans l'auge de pierre où il se noya.

Allègrement, le Petit Chaperon Rouge regagna sa maison, et personne ne lui fit le moindre mal.


Jacob et Wilheim Grimm
Contes des Enfants et du Foyer [Kinder- und Hausmärchen] (conte n°26), 1812
Traduit de l'allemand par Armel Guerne - Éditions Flammarion, 1967


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dimanche 21 juin 2009

L'été...



L'Été - Giuseppe Arcimboldo (1526-1593)

Les fourriers d'Été sont venus

Les fourriers d'Été sont venus
Pour appareiller son logis,
Et ont fait tendre ses tapis,
De fleurs et verdure tissus.

En étendant tapis velus,
De vert herbe par le pays,
Les fourriers d'Été sont venus
Pour appareiller son logis.

Coeurs d'ennui piéça morfondus,
Dieu merci, sont sains et jolis ;
Allez-vous-en, prenez pays,
Hiver, vous ne demeurez plus ;
Les fourriers d'Été sont venus.

Charles d'Orléans, Rondeaux

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vendredi 19 juin 2009

Sperme de flamand rose




L'été approche à grands pas, le soleil brille, les peaux blanc-cul crâment... Et pour tenter d'étancher la soif inextinguible que provoque l'écrasante chaleur de ces derniers jours (je ne sais pas comment c'est chez vous, mais ici, il "tombe du feu"), je vous propose de tester le « Sperme de flamand rose » ou « Foutralafraise », cocktail inventé par Boris Vian...

Afin de réaliser ce magnifique breuvage, vous aurez besoin de :
• 1/3 de crème fraîche ou lait concentré sucré Nestlé
• 1/3 de crème de fraise l'Héritier Guyot
• 1/3 de cognac Absolument supérieur à l'alexandra
... et le tour sera joué ! Appétissant, non ?!



Le « Sperme de flamand rose » et le « Champagne St Germain »,
cocktails inventés par Boris Vian


Je risque de vous bassiner encore durant quelques posts avec Boris Vian. Cette année 2009 marque le cinquantième anniversaire de sa mort... Non pas que je veuille fêter ça, mais il me semble que c'est l'occasion de parler un peu de ce génialissime personnage.


Boris Vian sur Le chemin des aiguilles :
Vernon Sullivan, enfant terrible...

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mercredi 17 juin 2009

Utiliser Internet pendant les épreuves du bac ?




Et s'il était possible d'utiliser Internet pendant les épreuves du bac ? Cela semble insensé, non ?! Et pourtant...

Un petit tour sur Rue89 vous apprendra que « le Danemark a décidé d'autoriser, à titre expérimental, les lycéens à accéder au Net pendant leurs examens. Une mesure qui, si les tests sont concluants, pourrait être généralisée en 2011. » L'article n'est pas ultra récent (30 mai), mais je ne l'ai vu qu'aujourd'hui.

Plusieurs arguments sont avancés : les lycéens ayant accès à Internet pour faire leurs devoirs, pourquoi les en priver le jour du bac ? Et pourquoi demander à ces pauvres jeunes de mémoriser tout un tas d'informations quand celles-ci sont facilement accessibles en quelques clics ? Pauvres petites cervelles... Mais attention, tout a été prévu, « et pour éviter les risques de tricherie, les élèves n'auront pas le droit d'utiliser de messagerie instantanée, pas plus que les traducteurs automatiques, et leurs écrans seront de toute façon contrôlés, de manière aléatoire, par des surveillants. » Ouf, on a eu peur... On pensait qu'il allait être demandé aux futurs bacheliers de faire des copier/coller...

D'ailleurs, à ce propos, les sujets proposés ne se prêteront pas à ce genre de pratique, ils seront plus accès sur la réflexion et sur la capacité d'analyse et de synthèse des jeunes boutonneux.
« Le Danemark parie sur [...] leur intelligence. »
Et puis il semble que l'introduction de la calculatrice dans les épreuves du bac avait suscité un tollé semblable et avait soulevé pas mal de questions dans le genre : « Oh ben alors, les jeunes ne sauront plus faire de calcul mental ?! » [Mes joues s'empourprent et je me vois contrainte d'avouer que je suis une vraie bille en calcul mental...] Alors pourquoi s'affoler de l'introduction de ce nouvel outil de travail...? Peut être que l'idée n'est pas totalement mauvaise ; elle mérite certainement d'être un peu adaptée, voilà tout...

Il faut reconnaitre que le Danemark a au moins le mérite d'essayer quelque chose, d'essayer de s'adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles pratiques des — presque — étudiants. Et puis il est vrai que même si Internet est une source quasi-infinie d'informations, le challenge est d'arriver à savoir les lire correctement, à les comprendre, à juger de leur pertinence. Le rôle de l'école se trouve certainement là : apprendre à lire Internet au même titre qu'apprendre à lire (et donc à comprendre) un livre. Et puis miser sur les capacités d'analyse et de synthèse n'est pas une mauvaise chose ; pousser les futurs bacheliers à la réflexion plutôt que de leur demander de recracher bêtement les cours est certainement plus salutaire pour tout le monde... M'enfin quand même... À se demander comment on a fait, nous, pour avoir le bac sans Internet...


Petite pensée pour tous les pauvres petits lycéens qui passent l'épreuve de philo demain matin... Courage ! Je crois bien que le bac est le seul examen que je ne repasserais pour rien au monde !


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