dimanche 27 juillet 2008

... Vacances...

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Petite pause d'une semaine, voire même un petit peu plus... Mon sac est presque prêt, le lecteur mp3 est en train de charger, les billets de train sont dans le sac juste à côté de quelques livres...

Je ne prends que quatre livres, malgré mon long trajet en train :
- Lily la tigresse de Alona Kimhi
- Tout Alice de Lewis Caroll
- Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
- Attirances de Didier van Cauwelaert
Me voilà quasiment prête !

Bonnes vacances à vous... soyez sages...!


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vendredi 25 juillet 2008

C'est (presque) la quille !

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Quilles aveyronnaises


Samedi 26 juillet, 17h01 : vacances !!

Et comme je vous sais désœuvrés pendant l'été, vous pouvez toujours essayer de vous initier à la quille aveyronnaise (ou quilles de huit) :

Jeu emblématique de l’Aveyron, ce sport compte aujourd’hui 4.000 licenciés, qui se confrontent par équipe de quatre et par catégories, du mois d’avril au mois d’août.

Le sport de quilles de huit se pratique sur un terrain de terre battue et présente une double particularité. Il y a deux projectiles, une quille et une boule, que le joueur doit lancer l’un après l’autre sur des quilles debout, la quille étant projetée à l’aide de la boule qui la frappe. Ensuite, la distance des lancers varie d’un à vingt mètres au cours du déroulement des parties. C’est un sport qui demande force, adresse et beaucoup de coordination...

Des Aveyronnais « expatriés » pratiquent les quilles de huit à Paris et en Midi-Pyrénées. La compétition phare de la saison, le Championnat de France par équipe, se déroule le 3e dimanche d’août à Rodez.
Alain Delmas, joueur de quilles de huit

Sport aveyronnais par excellence... avec sa fédération nationale et tout et tout...

En ce qui me concerne, le programme des vacances est simplissime : petite semaine de vacances avec une amie, puis quelques jours de repos à la maison, puis petite semaine à Paris, puis j'irai certainement faire un petit tour en Aveyron - même si je ne joue pas aux quilles ! - .... puis repos... repos... et encore repos... Juste besoin de dormir et d'oublier toutes ces têtes de cons...


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jeudi 24 juillet 2008

Vos éclairs de génie...

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Dans cette forêt de commentaires bloguestres (oui, je me la pète même s'il n'y a aucune raison... mais j'assume !), il n'y a pas photo, vos éclairs de génie méritent amplement d'être mis en valeur...!

C'est une chose que l'on pouvait faire sur la plateforme blogorama, je l'avais donc mis en place sur mon ancien blog Blogourt... et je trouvais ça relativement pratique... Il semble que blogger ne propose pas ce petit affichage des derniers commentaires postés, j'ai donc fait une petite recherche... et j'ai trouvé ! Il vous suffit simplement de renseigner deux ou trois petites cases, et le tour est joué...

Vous pouvez donc désormais, en un petit coup d'oeil, voir vos derniers éclairs de génie...

Ne me dites pas merci... c'est pour moi, ça me fait plaisir...!


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lundi 21 juillet 2008

Sexe, philo et révisions...

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Ami blogueur, te souviens-tu de ta jeunesse et des "grandes vacances" de l'époque ? Tu sortais de ton dernier jour d'école, le cartable défoncé par une année de bagarres, le pantalon troué au genou à cause du match de foot un peu accroché de la dernière récré de l'année, les chaussures usées d'avoir servi de frein à vélo, mais le coeur léger et la tête pleine de souvenirs... Tu rentrais chez toi, jetais ton cartable dans ta chambre et tu hurlais à qui voulait bien t'écouter que tu étais ENFIN en vacances et que tu n'avais donc plus de devoirs à faire...

Ta gentille maman te souriait, elle te préparait un super bon goûter... Elle poussait même la gentillesse jusqu'à te laisser tranquille les 15 premiers jours des vacances : lever super tard, télé, vélo, cabanes... en deux mots : repos et détente ! Mais voilà, c'était chaque année le même cirque, au bout de 15 jours de vacances, la gentille maman se transformait en petit tyran : elle déboulait un matin dans la chambre et brandissait haut... un cahier de vacances !

Horreur et damnation !! Chez nous, c'était un "Passeport"...
« Et oui mon enfant, il faut bien que tu révises un peu pendant tes vacances, sinon tu vas tout oublier ! Une heure par jour, ce n'est pas insurmontable, mon (ma) chéri(e)... »
Génial... Mais il faut bien reconnaître qu'on râlait plus pour la forme que par réelle conviction. Les cahiers de vacances, c'était rigolo... et on savait bien que de toute façon, on ne le finirait pas. Même la Maman-tyran s'épuisait de corriger ces conneries et redevenait la Gentille-maman... Alors on s'appliquait sur les premières pages, on regardait le programme des jours à venir et on faisait les exercices qui nous plaisaient le plus ; on évitait soigneusement les autres...




Et il faut croire que les cahiers de vacances devaient vraiment nous plaire, quand on voit qu'il existe maintenant des cahiers de vacances... pour adultes ! Et ça marche... les ventes sont en hausse...




Le français, les maths, l'histoire et la géographie sont autant de matières que les adultes semblent vouloir réviser en même temps que leurs chères têtes blondes... Mais certains cahiers de vacances sont un peu plus ciblés "adultes" : la philo... et le sexe...! Oui, je clame haut et fort que, quand ce sont ces matières qui y sont abordées, j'aime les cahiers de vacances !!

Et pour les irréductibles, ceux qui font une allergie fulgurante à ce type d'exercices, vous pouvez toujours vous rabattre sur ces deux petits cahiers :




Bonnes vacances à tous... et n'oubliez pas la crème solaire !!

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dimanche 20 juillet 2008

Révolte et fraternité

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L'expression de la révolte est l'un des thèmes majeurs qui parcourent la poésie africaine, de ses origines à nos jours. Ce sentiment s'exerce naturellement dans un premier temps à l'égard du colonisateur, dont il dénonce toutes les formes d'oppression, qu'elles soient d'ordre politique, économique ou idéologique.
Cette volonté de changer la vie qui anime les pionniers de la négritude s'accompagne d'une farouche détermination à transformer les conditions d'existence des peuples noirs, détermination dont on retrouve l'écho aussi bien dans le Discours sur le colonialisme publié par Aimé Césaire en 1955, que dans son intervention au deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs de Rome, en 1959. Rappelant l'urgence d'opérer une « bonne décolonisation », Césaire y affirme la responsabilité du poète, sa « mission » dans le combat pour la conquête des libertés.



« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. »

La prière virile du poète

Et voici au bout de ce petit matin la prière virile
Que je n'entende ni les rires ni les cris
Les yeux fixés sur cette ville que je prophétise, belle,
Donnez-moi la foi sauvage du sorcier
Donnez à mes mains puissance de modeler
Donnez à mon âme la trempe de l'épée
Je ne me dérobe point. Faites de ma tête une tête de proue.
Et de moi-même, mon cœur, ne faites ni un père, ni un frère,
Ni un fils, mais le père, mais le frère, mais le fils,
Ni un mari, mais l'amant de cet unique peuple.
Faites-moi rebelle à toute vanité, mais docile à son génie
Comme le poing à l'allongée du bras !
Faites-moi commissaire de son sang
Faites-moi dépositaire de son ressentiment
Faites de moi un homme d'initiation
Faites de moi un homme de recueillement
Mais faites aussi de moi un homme d'ensemencement
Faites de moi l'exécuteur de ces œuvres hautes
Voici le temps de ce ceindre les reins comme un vaillant homme.
Mais les faisant, mon cœur, préservez-moi de la haine
Ne faites point de moi cet homme de haine
Pour qui je n'ai que haine
Car pour me cantonner en cette unique race
Vous savez pourtant mon amour tyrannique
Vous savez que ce n'est point par haine des autres races
Que je m'exige bêcheur de cette unique race
Que ce que je veux
C'est pour la faim universelle
Pour la soif universelle
La sommer libre enfin
De produire de son intimité close
La succulence des fruits.


Aimé Césaire (Martinique)
Cahier d'un retour au pays natal, Présence Africaine, 1947



Solde
Pour Aimé Césaire

J'ai l'impression d'être ridicule
dans leurs souliers
dans leur smoking
dans leur plastron
dans leur faux-col
dans leur monocle
dans leur melon
J'ai l'impression d'être ridicule
avec mes orteils qui ne sont pas faits
pour transpirer du matin jusqu'au soir qui déshabille
avec l'emmaillotage qui m'affaiblit les membres
et enlève à mon corps sa beauté de cache-sexe
J'ai l'impression d'être ridicule
avec mon cou en cheminée d'usine
avec ces maux de tête qui cessent
chaque fois que je salue quelqu'un
J'ai l'impression d'être ridicule
dans leurs salons
dans leurs manières
dans leurs courbettes
dans leurs multiples besoins de singeries
J'ai l'impression d'être ridicule
avec tout ce qu'ils racontent
jusqu'à ce qu'ils vous servent l'après-midi
un peu d'eau chaude
et des gâteaux enrhumés
J'ai l'impression d'être ridicule
avec les théories qu'ils assaisonnent
au goût de leurs besoins
de leurs passions
de leurs instincts ouverts la nuit
en forme de pallaisson
J'ai l'impression d'être ridicule
parmi eux complice
parmi eux souteneur
parmi eux égorgeur
les mains effroyablement rouges
du sang de leur ci-vi-li-sa-tion


Léon Gontran Damas (Guyane)
Pigments, Présence Africaine, 1962.



Dans ce texte, dont la publication suscita quelques remous, Léon G. Damas dénonce le massacre des troupes coloniales, et en particulier de ceux qu'on désignait indistinctement du nom de « tirailleurs sénégalais », placés par l'Europe aux avant-postes d'une guerre qui ne les concernait pas.

Et caetera

Aux Anciens Combattants Sénégalais
aux Futurs Combattants Sénégalais
à tout ce que le Sénégal peut accoucher
de combattants sénégalais futurs anciens
de quoi-je-me-mêle futurs anciens
de mercenaires futurs anciens
de pensionnés
de galonnés
de décorés
de décavés
de grands blessés
de mutilés
de calcinés
de gangrenés
de gueules cassées
de bras coupés
d'intoxiqués
et patati et patata
et caetera futurs anciens

Moi
je leur dis merde
et d'autres choses encore
Moi je leur demande
de remiser les
coupe-coupe
les accès de sadisme
le sentiment
la sensation
de saletés
de malpropretés à faire

Moi je leur demande
de taire le besoin qu'ils ressentent
de piller
de voler
de violer
de souiller à nouveau les bords antiques
du Rhin

Moi je leur demande
de commencer par envahir le Sénégal

Moi je leur demande de foutre aux « Boches » la paix


Léon Gontran Damas (Guyane)
Pigments, Présence Africaine, 1962.



En dédiant à l'auteur de Pigments le poème liminaire d'Hosties noires (le plus militant des recueils du poète), Senghor a sans doute voulu faire écho au poème que Damas avait publié quelques années auparavant sous le titre « Et caetera ». Tout en se défendant de tout ressentiment à l'égard du monde blanc - déjà dans « Neige sur Paris » il affirmait « Je ne sortirai pas de ma réserve de haine » -, le poète entend répondre à la barbarie et à l'inhumanité de l'Occident par une invitaion à la fraternité, ce « festin catholique » qui rassemblera peut-être un jour, au prix d'une révolution sociale, des hommes de toutes races et de toutes conditions.

Ode aux martyrs sénégalais

Vous Tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude
----sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang ?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres et pas aux généraux
Je ne laisserai pas - non ! - les louanges de mépris
----vous enterrer furtivement.
Vous n'êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires « banania » sur tous les murs de France.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles
----des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands
----sur les canaux de moire et de simarre
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards
----sous l'élégance des ponts blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire
----n'était pas sérieux, votre peau noire pas classique.

Ah ! ne dites pas que je n'aime pas la France
----- je ne suis pas la France, je le sais -
Je sais que ce peuple de feu,
----chaque fois qu'il a libéré ses mains,
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu'il a distribué la faim de l'esprit comme de la liberté
A tous les peuples de la terre conviés solennellement
----au festin catholique
Pardonne-moi, Sira Badral, pardonne étoile du Sud de mon sang
Pardonne à ton petit-neveu s'il a lancé sa lance
----pour les seize sons du sorong.
Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple,
----mais d'être son rythme et son coeur
Non de paître les terres, mais comme le grain de millet
----de pourrir dans la terre
Non d'être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.

Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes,
----votre frère de sang
Vous Tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude,
----couchés sous la glace et la mort ?


Léopold Sédar Senghor (Sénégal)
« Poème liminaire à L.-G. Damas »,
Hosties noires, (1948), © Éditions du Seuil.


Texte d'introduction et commentaires tirés de :
Anthologie africaine d'expression française. 02, La poésie - Jacques Chevrier - Hatier International (Monde noir), 2002 - 224 pages.


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vendredi 18 juillet 2008

Jaurès, une légende en albigeois... (suite et fin)

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Plusieurs personnes nous relatèrent les déconvenues de Jaurès lors de l'une ou l'autre de ses visites électorales. Ainsi à Faussergues :
« Un còp qu'èra vengut a Faussèrgas i aviá qualquas femnas que i avián escampats d'uòus coats. Lo rector lor aviá dich qu'èra lo Diables. » (Madame Badia, Valence)
Une fois qu'il était venu à Faussergues, des femmes lui avaient jeté des oeufs couvés dessus. Le curé leur avait dit que c'était le Diable ! »]
On nous relata de même diverses anecdotes à propos de sa tolérance lors de ses tournées électorales. Ainsi en dépit des incidents qui émaillèrent toute la campagne de 1898, notamment à Mirandol Bourgnounac et à Pampelonne où les partisans du Marquis de Solages n'avaient eu de cesse de l'empêcher de parler — en faisant sonner le tocsin, en faisant taper sur des chaudrons ou des casseroles pendant la réunion publique — celui-ci avait la réputation de rester toujours très calme.




Illustration de l'assassinat de Jaurès. © J.L Charmet


L'assassinat de Jean Jaurès reste encore profondément ancré dans les mémoires. Selon la légende, le député avait souvent prophétisé une telle fin.
« Quand Jaurès arribava a Serenac la mairina trapava lo drapèu roge e davant Jaurès desfilava. E la mairina me racontava sovent qu'aviá entendut Jaurès parlar ambé lo pairin ambe son paire e ie disiá :
- Monsieur Pujol, je peux vous assurer qu'un jour je serai assassiné ! » (Jean Bouyssié, Valence)

[« Quand Jaurès arrivait à Sérénac, ma grand-mère prenait le drapeau rouge et défilait devant Jaurès. Et ma grand-mère me racontait souvent qu'une fois elle avait entendu Jaurès parler avec le grand-père, avec son père, et il lui disait :
- Monsieur Pujol, je peux vous assurer qu'un jour je serai assassiné ! »]
La nouvelle de la mort de Jaurès -il fut abattu le 31 juillet 1914 de deux balles dans la tête dans un café parisien par le nommé Vilain- se répandit comme une trainée de poudre dans tout le pays. Laurent Naves raconte dans son ouvrage (Mon chemin, 1968) comment chez lui ils avaient appris la nouvelle vers 11 heures du soir par Augustin soulier qui avait reçu un télégramme de la préfecture et de quelle façon ce dernier et son père allèrent porter la triste nouvelle à Jean-Baptiste Calvignac (1854-1934 - maire de Carmaux, fidèle partisan de Jean Jaurès) qui s'effondra, accablé de douleur dans son vestibule. Tout au long de la nuit la nouvelle se répandit dans Carmaux qui était en ébullition ainsi que dans toute la région.
« Dans Carmaux tout le monde pleurait, tout le monde criait :
- Nos an tuat lo nòstre Janon ! »

On nous a tué notre petit Jean ! »]


Commémoration de l'assassinat de Jaurès. © Roger-Viollet


A Valence la nouvelle de cet assassinat se répandit aussi rapidement, diffusée au départ par Panis le cordonnier.
« Panis venguèt trobar ma maire :
- Lucie Lucie ! Nos an tuat Jaurès ! Nos an tuat Jaurès !
Tot lo monde plorava. E dins lo cap del monde, avián tuat Jaurès, e sabián que la guèrra seriá aquí. E se trompavan pas. Perqué a l'epòca lo paire me disiá que Jaurès èra sovent en Alemanha ambe los sindicats e qu'èran d'acòrdi de far pas la guèrra e de menar totes los obrièrs a refusar aquela guèrra. E tant que soguèt aquí mantenguèron aquò mas que un còp que i soguèt pas mai sogèt finit. » (Jean Bouyssié, Valence)

Panis vint voir ma mère :
- Lucie, Lucie ! Ils nous ont tué Jaurès ! Ils nous ont tué Jaurès !
Et à Valence, tout le monde pleurait. Et dans la tête des gens, on venait de tuer Jaurès, la guerre serait donc bientôt là. Et ils ne se trompaient pas. Parce qu'à l'époque, mon père me disait que Jaurès était souvent en allemagne avec les syndicats et qu'ils étaient d'accord pour ne pas faire la guerre et pour inciter les ouvriers à refuser la guerre, et tant qu'il fut là ils maintinrent cela mais quand il ne fut plus là ce fut terminé. »]
Le 1 août à midi l'ordre de mobilisation générale fut affiché partout et la tradition populaire fit vite le rapprochement entre ces deux événements.
« Jaurès voliá pas la guèrra. La guèrra de 1914 es el que l'arrestava, tanlèu que l'agèron tuat, la guèrra esclatèt. » (Monestiés)

Jaurès ne voulait pas la guerre. La guerre de 1914, c'est lui qui l'arrêtait et sitôt qu'il fut tué, la guerre éclata. »]
Le 23 novembre 1924 les cendres de Jean Jaurès furent transférées au Panthéon. Jusque là son corps reposait au cimetière des Planques à Albi. La levée du corps au cimetière des Planques et l'acheminement vers la gare d'Albi eurent lieu le vendredi 21 novembre en présence d'une foule considérable.
« On était dans la rue de la République et on regardait passer le cortège. Et nous avons suivi, nous avons été sur le Vigan et on a pas pu arriver jusqu'à la gare voyez, il y avait tellement de monde ! Et un silence ! Jamais de ma vie je n'ai entendu un tel silence. Écoutez, je crois que les petits oiseaux s'étaient arrêtés de chanter, nom de nom, tellement c'était silencieux. On entendait rien, les gens pleuraient, c'était tout. Je vous assure qu'on aurait voulu les garder ces cendres ici. Il y a toute une délégation de mineurs qui est partie accompagner les cendres jusqu'au Panthéon. J'avais 12 ans. Je me rappelle qu'il y avait du monde partout, c'était une foule, les trottoirs étaient pleins. Il y avait des gens qui étaient venus de partout. Il y avait des musiques qui jouaient des marches funèbres de temps en temps. C'était poignant. » (Rose Gargaros, Carmaux)


Statue de Jean Jaurès. Monument à Carmaux.


Cette même informatrice nous disait à propos de ce qu'elle nomme les morts successives de Jaurès et de Carmaux :
« Carmaux est mort trois fois : quand on a sorti la verrerie, qu'elle est partie à Albi, Carmaux est mort une deuxième fois quand on a tué Jaurès, et Carmaux est mort je dis moi pour la troisième fois quand on nous a démoli la statue de Jaurès sur la place Jean-Jaurès. On s'est levé un matin et on nous avait démoli la statue de Jaurès, un bras était coupé et beaucoup de choses. Alors on a fait une collecte dans Carmaux et des gens de Castres de partout nous ont donné de l'argent et on a pu refaire exactement la statue comme elle était. »


Article tiré de...
Legendas d'Occitània (Légendes d'Occitanie) : Albigeois, Montagne Noire, Quercy, Rouergue - de Daniel Loddo, avec la collaboration de Bertrand de Viviès - CORDAE-La Talvera, 2005


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mercredi 16 juillet 2008

Jaurès, une légende en albigeois...

Il existe pléthore de bouquins sur Jean Jaurès, sa vie, son oeuvre, et tout le tintouin... J'ai donc choisi de vous faire part de la vision de Jaurès en albigeois. Il est quasiment élevé au statut de légende.


Portrait de Jean Jaurès
Jean Jaurès



Jaurès est devenu lui aussi d'une certaine façon, pour une frange importante de la population tarnaise - notamment dans le Ségala - un personnage à la stature légendaire, un véritable héros de légende.

« J'ai grandi dans le culte de Jaurès... » écrivait Laurent Naves (Mon chemin, 1968). Cette phrase aurait pu être prononcée par bien d'autres habitants du bassin Carmausin et plus largement de l'ensemble du Ségala. C'est en tout cas ce qui ressort de plusieurs de nos témoignages.

Jean Jaurès naquit à Castres le 3 septembre 1859. En 1881, après son agrégation, il fut nommé professeur au lycée d'Albi puis en 1883 à Toulouse où il devint adjoint au maire. En 1885 au cours des élections législatives qui eurent lieu au scrutin de liste départemental s'affrontaient une liste réactionnaire ou conservatrice menée par le baron René Reille et la liste républicaine avec entre autres Jean Jaurès. Le parti républicain emporta 5 sièges sur 6 (Jaurès, Lavergne, Cavalié, Compayre et Héral) pour un siège chez les réactionnaires, celui du baron de Reille. Aux élections législatives de janvier 1893, pour la première fois dans la deuxième circonscription s'affrontèrent des candidats républicains et socialistes. Jean Jaurès fut élu au deuxième tour le 22 janvier. Il fut ainsi le premier député socialiste de Carmaux, député de la deuxième circonscription d'Albi. Socialiste modéré, hostile à la révolution violente, Jean Jaurès fut élu à nouveau aux élections législatives générales qui se déroulèrent le 20 août 1893. Il perdra son siège en 1898 -élections législatives du 8 mai 1898- au profit du marquis de Solages pour être réélu en 1902. Il restera député jusqu'à son assassinat le 31 juillet 1914.


Affiche Jaurès - 2e circonscription



Bien que d'origine quelque peu bourgeoise, il savait se mettre à la portée du peuple, notamment des paysans dont il savait parler le langage. Il s'adressait d'ailleurs souvent à eux en occitan. Sa bonhomie, sa simplicité, sa tenue vestimentaire toujours quelque peu négligée, ne pouvaient que le rapprocher des ouvriers et des paysans.

A plusieurs reprises nous avons été étonnés de voir avec quelle émotion les habitants de la région peuvent encore aujourd'hui parler de Jean Jaurès, ceux qui l'avaient directement connu comme ceux qui en ont simplement entendu parler de leurs parents.

Plusieurs personnes en effet nous ont relaté le passage de Jaurès dans leur village. Ainsi à Canezac en 1902 où il avait interrogé une élève de l'école née en 1893 qui se trouvé être la mère de l'un de nos informateurs. Le tribun lui avait demandé ce qu'elle souhaitait pour l'avenir, ce à quoi elle aurait répondu :
« - que les poules fassent beaucoup d'oeufs et qu'ils se vendent bien !
Vous comprenez autrefois dans les maisons, les femmes vendaient les oeufs et avec les oeufs elles se payaient l'épicerie. C'était surtout le revenu des femmes ça. Quand on faisait cuire un oeuf à quelqu'un c'était pas une gourmandise mais presque...
» (Montirat)


 Rencontre entre Jean Jaurès,<br />Adrien Cros et Alban de Connac
En 1900 à Pampelonne (Tarn) - Rencontre entre Jean Jaurès (à gauche),
Adrien Cros et Alban de Connac, maire de Pampelonne - (Coll. Rieunau)


D'autres nous montrèrent avec quasi religiosité la chaise où Jaurès s'asseyait lorsqu'il venait rendre visite à quelqu'un de la maison, un balcon du haut duquel il avait harangué la foule... A Pampelonne au café restaurant hôtel Malfettes, Jaurès avait sa chambre attitrée. On l'appelle toujours du reste : la chambre de Jaurès.
« Tot lo monde coneis Jaurès mas i a plan de monde que sabon pas qu'èra sale coma un pelharòt. E l'otelièira aqui la Malfetona i lavava lo linge quand venia a Pampalona. Pareis qu'èra crassut. » (Michel Besombes, Pampelonne)

[« Tout le monde connaissait Jaurès mais peu de gens savent qu'il était sale comme un chiffonnier. Et l'hôtelière ici, la Malfetoune, lui lavait le linge quand il venait à Pampelonne. Il parait qu'il était crasseux. »]

Sa tenue vestimentaire est ainsi devenue légendaire dans le pays. A Valence on dit de quelqu'un à la veste mal boutonnée :
« Tèn, sias botonat coma Jaurès ! » (Monsieur Badia, Valence)

Tiens, tu es boutonné comme Jaurès »]


Discours de Jaurès - Mai 1913
Discours de Jaurès en mai 1913


On légendifie aussi ses talents d'orateur :
« Lo meu paire me disia que quand Jaurès venia a Valença e que fasia un discors, èra dins une fenhal qu'èra bèla, la fenhal èra plena e i avias pas un rector del seminari de Valença que mancava al discors de Jaurès. Totes los rectors venian escotar Jaurès parlar. Devian comprene qu'èra un grand òme. Jaurès aici èra lo Bon Dieus. Quand Jaurès soguèt tuat tot lo monde plorava a Valença. Lo monde sabian pas se Jaurès èra de gaucha o de drecha, per eles èra un sant ; èra Jaurès. » (Jean Bouyssié, Valence)

Mon père disait que quand Jaurès venait à Valence pour faire un discours, - cela se passait dans une grande grange - la grange était pleine et pas un seul curé du séminaire ne manquait le discours de Jaurès. Tous les curés venaient écouter Jaurès parler. Ils devaient comprendre que c'était un grand homme. Jaurès ici c'était le Bon Dieu. Quand il a été tué, tous les gens pleuraient à Valence. Les gens ne savaient pas si Jaurès était de gauche ou de droite, pour eux c'était un saint ; c'était Jaurès. »]

La probité du tribun est aussi mise en avant. Ainsi on nous rapporta qu'un jour quelqu'un de Valence avait voulu lui offrir un lièvre pour le remercier d'un service rendu.
« Jaurès trapa aquela lèbre e la caressava.
- Mon Dieu qu'elle est belle, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que vous me faites ! Vos remèrci plan de tot aquò mas lo pus grand plaser qu'anatz me far es de tornar prene aquela lèbre e de la manjar ambe mos amics, a ma santat. Mas a cap de prètz la prendrai pas.
» (Jean Bouyssié, Valence)

Jaurès prit le lièvre dans ses mains, et le caressa.
- Mon Dieu qu'elle est belle, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que vous me faites ! Je vous remercie bien pour tout cela, mais le plus grand plaisir que vous me ferez c'est de reprendre ce lièvre et de le manger avec mes amis, à ma santé. Mais à aucun prix je ne le prendrai.
»]

Article tiré de...
Legendas d'Occitània (Légendes d'Occitanie) : Albigeois, Montagne Noire, Quercy, Rouergue - de Daniel Loddo, avec la collaboration de Bertrand de Viviès - CORDAE-La Talvera, 2005

... à suivre ...


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dimanche 13 juillet 2008

Quelques libertés...

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Liberté

Sur le seuil de ta demeure
Sur le plancher reluisant
Sur le boîtier du piano
J'écris ton nom

Sur la première des marches
Sur la seconde et les autres
Sur la porte de chez toi
J'écris ton nom

Sur les murs de notre chambre
Sur le papier vipérin
Sur la cheminée de cendre
J'écris ton nom

Sur l'oreiller sur les draps
Sur le matelas de laine
Sur le traversin jauni
J'écris ton nom

Sur ton visage tendu
Sur tes narines ouvertes
Sur chacun des seins aigus
J'écris ton nom

Sur ton ventre bouclier
Sur tes cuisses écartées
Sur ton mystère à coulisse
J'écris ton nom

Je suis venu dans la nuit
Pour barbouiller tout cela
Je suis venu pour ton nom
Pour l'écrire
Avec du sperme.


Boris Vian, Écrits pornographiques

Et pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez aller (re)lire le poème un peu plus connu : Liberté de Paul Éluard...


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vendredi 11 juillet 2008

Noël avant l'heure...

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Et oui mes amis... J'ai décidé qu'il serait Noël avant l'heure ! Et comme j'imagine bien que vous ne savez pas trop quoi m'offrir, j'ai décidé de vous donner deux-trois pistes...



Ce fauteuil est né de l'imagination des designers italiens de chez Nobody and Co.


Je vous présente donc le fauteuil-bibliothèque ! Chacun sait ma passion pour les livres, la lecture... et la paresse... Ce fauteuil est donc fait pour moi !! Plus besoin de bouger mes miches pour choisir un livre : tout est désormais à portée de main. Et il peut contenir jusqu'à 5 mètres-linéaires de bouquins... magique !



Bookinist, le fauteuil de Nils Holger Moormann

Et puis il y a aussi ce fauteuil sur roulette, avec une lampe intégrée... Il y a moins de rangement pour les livres, mais je trouve qu'il irait super bien au milieu de tous mes bouquins...!

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CAVE by Sakura Adachi

Bon, et puis il y a aussi les étagères... ultra nécessaires pour pouvoir empiler tous les bouquins qui débordent de partout. CAVE n'est pas super esthétique, mais l'idée de pouvoir s'assoir au milieu des livres, dans la bibliothèque, me plait assez...

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Shelflife shelving system by Charles Trelyan

Cette étagère n'est pas très pratique avec ses plans inclinés, mais elle est rigolote... et puis elle a le mérite d'intégrer une chaise et un petit tabouret ! Et elle s'accorde à merveille avec la belle lampe titanic...

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Tinanic lamp by Charles Trelyan

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Vous voilà avec tout un tas d'idées cadeaux pour PetitChap...! Merci d'avance !




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mardi 8 juillet 2008

Eh bien, va te laver les oreilles, maintenant !

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Psychose (Psycho) - Alfred Hitchcock, 1960

Qu'y a-t-il comme pire situation que d'être face à un public grincheux, qui n'est jamais content et qui trouve toujours une raison de vous insulter, le tout quand vous avez un mal de crane à vous taper la caboche contre un mur pour la faire exploser et ainsi ne plus rien sentir ?! Eh bien vous pouvez vous trouver, en plus de ça, à côté d'une collègue qui rumine un chewing-gum à s'en faire péter la mâchoire... Imaginez un peu : elle mâche, elle mâche, elle mâche... elle mâche son chewing-gum en ouvrant bien grand sa mâchoire, tellement grand que vous pouvez compter les molaires cariées... et elle mâche comme au ralenti... Vous avez l'impression que vous auriez le temps d'effectuer deux saltos-arrières et un triple loots entre le moment où elle ouvre sa bouche et celui où elle la ferme... Et cette rumination d'une ampleur incroyable est accompagnée d'un bruit de succion carrément irritant... il résonne dans votre tête endolorie, ce son se mélange alors aux insultes et autres joyeusetés hurlées par les personnes qui sont face à vous - et qui, entre nous soit dit, ont toujours le temps de venir à la médiathèque pour emprunter des documents, mais qui, étrangement, n'ont jamais le temps de venir les rendre. Mais revenons à ce bruit de succion et ce mouvement de mâchoire qui finissent par vous obséder... vous n'entendez plus que ça, vous ne voyez plus que ça...

Vous en êtes à vous demander ce qui pourrait vous arriver de plus et qui pourrait être pire encore... Oui parce que dans votre grande expérience de la fonction publique et des situations extrêmes, vous savez pertinemment que lorsque vous êtes ainsi, un genou à terre, une brave collègue va venir vous achever... Et vous n'avez pas tort ! La voilà qui arrive... sournoisement... avec un air à pas y toucher... "Hey PetitChap ! Je viens bosser avec vous pendant une heure ! Ah ben tiens, je vais mettre un CD [musique de fond, dans la médiathèque - ndlr] ..."

Vous qui vous demandiez ce qui pourrait bien vous achever... eh bien voilà votre bourreau : la brave collègue n'a rien trouvé de mieux que de mettre, en musique de fond dans la médiathèque, l'album de... Christophe Maé... Je serais capable de tuer pour moins que ça, je vous jure... Cette voix nasillarde, ces paroles pitoyables et ces mélodies irritantes me mettent dans un état que vous n'imaginez même pas... Je pense que, s'il ne m'avait resté un soupçon de sang froid, j'aurais été capable de l'étrangler en beuglant comme une enragée.... Aaaaaaaaaaaaargh !!!! Un peu à l'image d'Homer Simpson serrant comme un mort de faim la gorge de ce pauvre Bart...

Et vous savez ce qui est atroce, dans cette histoire ?! C'est qu'après avoir réussi à regagner le calme de mon bureau, j'ai essayé de me laver les oreilles... d'abord à coup de Sigur Ros, puis à coup d'Emily Jane White... J'ai tenté Vivaldi aussi, puisqu'un ami m'en avait vivement conseillé l'écoute... Mais rien n'y a fait ! La voix nasillarde de ce con de gendre idéal continuait à me bousiller le peu de cervelle qu'il me reste... pire que Carlos et ses "Big bisous" et autres "Tirelipimpon sur le Chihuahua"... horreur absolue...

Aux grands maux les grands moyens, j'ai trouvé une solution extrême pour me laver les oreilles : en rentrant chez moi, j'ai été faire un petit tour sur Youtube et me voilà en train de beugler comme une sauvage devant mon pauvre écran les paroles de tous les tubes des années 80'... Je te survivrai, Y'a pas que les grands qui rêvent, Une autre histoire, Elle imagine, Est-ce que tu viens pour les vacances, Le coup de folie (juste pour Doc Lo Ko), A toutes les filles, La vie la nuit... Magie de Youtube, c'est que tu ne t'arrêtes jamais, tu trouves toujours pire... Mais au moins, ça détend...

Ainsi, telle que tu me vois, je suis enfermée dans le bureau, dans le noir, coincée entre mes livres et l'ordinateur, en train de beugler T'as rien compris / Quand tu dis qu'c'est une mélodie / Ton coup d'folie, c'est pas fini / Folie, fini... avec le pauvre Thierry Pastor... C'est pathétique, je te l'accorde, mais c'est réellement efficace... Sur ce, je te laisse, je vais certainement me pendre...

Doc Lo ko, si tu passes par là, aie pitié de moi...


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dimanche 6 juillet 2008

Si tu m'oublies...

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Simone de Beauvoir by Art Shay, 1952

Si tu m'oublies

Si tu m'oublies
je veux que tu saches
une chose.

Tu sais ce qu’il en est :
si je regarde la lune de cristal, la branche rouge
du lent automne de ma fenêtre,
si je touche
près du feu
la cendre impalpable
ou le corps ridé du bois,
tout me mène à toi,
comme si tout ce qui existe,
les arômes, la lumière, les métaux,
étaient de petits bateaux qui naviguent
vers ces îles à toi qui m’attendent.

Cependant,
si peu à peu tu cesses de m’aimer
je cesserai de t’aimer peu à peu.

Si soudain
tu m’oublies
ne me cherche pas,
puisque je t’aurai aussitôt oubliée.

Si tu crois long et fou
le vent de drapeaux
qui traversent ma vie
et tu décides
de me laisser au bord
du coeur où j’ai mes racines,
pense
que ce jour-là,
à cette même heure,
je lèverai les bras
et mes racines sortiront
chercher une autre terre.

Mais
si tous les jours
à chaque heure
tu sens que tu m’es destinée
avec une implacable douceur.
Si tous les jours monte
une fleur à tes lèvres me chercher,
ô mon amour, ô mienne,
en moi tout ce feu se répète,
en moi rien ne s’éteint ni s’oublie,
mon amour se nourrit de ton amour, ma belle,
et durant ta vie il sera entre tes bras
sans s’échapper des miens.

Pablo Neruda


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jeudi 3 juillet 2008

Au bout des choses ...

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Je n'arrive pas aller au bout des choses en ce moment...

Ca fait déjà quatre ou cinq bouquins que j'abandonne en cours de lecture, non pas qu'ils ne soient pas bien, juste que je n'ai plus envie de continuer (il y a un Irving dans le lot, c'est dire si c'est un comportement bizarre : un bouquin de John Irving ne s'abandonne pas en cours de lecture, pour la simple et bonne raison que ses bouquins sont fabuleux).

C'est la même chose pour les articles du blog : j'en ai cinq ou six en cours d'écrire, mais je n'ai pas envie de les finir... Ce qui est bien con, parce qu'à la base, j'étais toute heureuse de les écrire... Et puis il y aurait plein d'articles à faire : sur la petite ville rouge, ses lieux, ses traditions, ses habitants ; sur le petit chaperon rouge, ses différentes versions, ses différentes illustrations, ses versions détournées ; sur plusieurs peintres que j'aime bien ; sur l'été qui est là, et les vacances qui n'arrivent pas assez vite ; sur le cannibalisme parce que j'ai vu un reportage pas terrible qui m'a quand même donné envie d'écrire un petit truc ; sur le colportage et la littérature bleue ; et puis il y a aussi les contes... Mais j'ai pas envie, j'ai la flemme...

J'ai une flemme du feu de Dieu, en ce moment... envie de rien, envie de calme, de silence, de solitude... envie de vacances...

Et j'avais même la flemme de chercher une belle illustration pour ce con d'article... Vous aurez donc droit à la maison du petit chaperon rouge... parce que cette photo m'amuse... c'est déjà ça !

... zou... je m'en retourne essayer de lire un peu... à moins que je n'écoute un peu de Vivaldi, comme me l'a conseillé un ami tout à l'heure... mmmmhhhhh... y'a pas à dire, ma vie est trépidante...!


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