Et s'il était possible d'utiliser Internet pendant les épreuves du bac ? Cela semble insensé, non ?! Et pourtant...
Un petit tour sur Rue89 vous apprendra que « le Danemark a décidé d'autoriser, à titre expérimental, les lycéens à accéder au Net pendant leurs examens. Une mesure qui, si les tests sont concluants, pourrait être généralisée en 2011. » L'article n'est pas ultra récent (30 mai), mais je ne l'ai vu qu'aujourd'hui.
Plusieurs arguments sont avancés : les lycéens ayant accès à Internet pour faire leurs devoirs, pourquoi les en priver le jour du bac ? Et pourquoi demander à ces pauvres jeunes de mémoriser tout un tas d'informations quand celles-ci sont facilement accessibles en quelques clics ? Pauvres petites cervelles... Mais attention, tout a été prévu, « et pour éviter les risques de tricherie, les élèves n'auront pas le droit d'utiliser de messagerie instantanée, pas plus que les traducteurs automatiques, et leurs écrans seront de toute façon contrôlés, de manière aléatoire, par des surveillants. » Ouf, on a eu peur... On pensait qu'il allait être demandé aux futurs bacheliers de faire des copier/coller...
D'ailleurs, à ce propos, les sujets proposés ne se prêteront pas à ce genre de pratique, ils seront plus accès sur la réflexion et sur la capacité d'analyse et de synthèse des jeunes boutonneux.
« Le Danemark parie sur [...] leur intelligence. »Et puis il semble que l'introduction de la calculatrice dans les épreuves du bac avait suscité un tollé semblable et avait soulevé pas mal de questions dans le genre : « Oh ben alors, les jeunes ne sauront plus faire de calcul mental ?! » [Mes joues s'empourprent et je me vois contrainte d'avouer que je suis une vraie bille en calcul mental...] Alors pourquoi s'affoler de l'introduction de ce nouvel outil de travail...? Peut être que l'idée n'est pas totalement mauvaise ; elle mérite certainement d'être un peu adaptée, voilà tout...
Il faut reconnaitre que le Danemark a au moins le mérite d'essayer quelque chose, d'essayer de s'adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles pratiques des — presque — étudiants. Et puis il est vrai que même si Internet est une source quasi-infinie d'informations, le challenge est d'arriver à savoir les lire correctement, à les comprendre, à juger de leur pertinence. Le rôle de l'école se trouve certainement là : apprendre à lire Internet au même titre qu'apprendre à lire (et donc à comprendre) un livre. Et puis miser sur les capacités d'analyse et de synthèse n'est pas une mauvaise chose ; pousser les futurs bacheliers à la réflexion plutôt que de leur demander de recracher bêtement les cours est certainement plus salutaire pour tout le monde... M'enfin quand même... À se demander comment on a fait, nous, pour avoir le bac sans Internet...
Petite pensée pour tous les pauvres petits lycéens qui passent l'épreuve de philo demain matin... Courage ! Je crois bien que le bac est le seul examen que je ne repasserais pour rien au monde !
2 commentaires:
Bah le truc c'est que les profs nous demandent (au bac) de recracher les infos, parfois... Je suis désolée, mais il a bien fallu se les coltiner, les dates en histoire, même si ce n'est pas ça qui t'apporte ta note, elle y contribue... Evidemment, sur internet, les dates sont marquées noir sur blanc...
Ou les démonstrations et explications d'expériences physiques, chimiques, mathématiques sont retrouvables si on sait bien chercher...
Les commentaires en français ne seront certes pas retranscrits, mais ô comme il est tentant d'écrire cette idée que tu viens de trouver toute faite ! Ils n'ont rien contre le fait de se retrouver devant 50 phrases disant la même chose, ces profs ? Même si elle est tournée différement, le problème n'est pas là, il est que les étudiants ne penseront plus par eux même.
Et encore ! Ceci ne sont que quelques petits exemples parmi d'autres...
Tu te doutes bien que je ne suis pas d'accord avec cette idée saugrenue. (Le jour où elle sera d'accord avec quelque chose de toute manière, elle...)
Et puis, okay okay pour cette histoire de reflexion, moa je veux bien mais... mais si on est branché sur la toile même dans les exams, franchement, quand que c'est qu'on se déconnecte ?
Je sais bien... Je n'ai pas dit que c'était une bonne idée, mais je trouve que le Danemark a au moins le mérite d'essayer de s'adapter à une réalité. Qu'on le veuille ou non, qu'on soit d'accord ou non, les étudiants (du collège à la fac) se servent d'Internet tout au long de l'année scolaire pour faire leurs devoirs. Les profs lisent DÉJÀ les mêmes phrases toute l'année dans les copies des élèves...
La fille d'une de mes collègues, cette année, a dû faire le résumé des 100 premières pages d'un bouquin. De prime abord, je me suis dit que c'était une idée totalement stupide, et que les gamins n'allaient lire QUE ces 100 premières pages sans jamais terminer le bouquin. Mais je me suis ensuite rendu compte que c'était juste une excellente idée puisqu'ils auraient très bien pu s'abstenir de lire le bouquin vu qu'il y a pléthore de résumés de ce bouquin sur Internet. Et même s'ils n'ont pas lu le livre en entier, ils ont été obligés de lire ces 100 premières pages.
Je sais bien que tu es un peu remontée contre Internet et tout ce qui s'y rapporte, mais c'est là, et les gamins s'en servent énormément... ils s'en servent certainement trop, d'ailleurs... d'où cette idée "d'apprentissage d'Internet" qu'il faut intégrer à l'école. Il faut arriver à trouver un juste milieu. On ne peut pas reculer, même si tu penses que ce serait mieux... Il faut simplement l'intégrer de façon rationnelle et "intelligente".
Alors ce n'est peut être pas une bonne chose de l'intégrer tel quel dans les examens de fin d'année, mais c'est juste un coup d'essai... Et ce n'est pas parce qu'il est intégré dans ces épreuves que les gamins ne peuvent pas se déconnecter... Mais il y a là le rôle des parents, des enseignants, et de l'entourage des gosses qui entrent en jeu...
C'que j'en dis... "Et pour ce que [je] connais des gosses..." comme dirait ma mère... Ça vaut ce que ça vaut, en somme...
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