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Simone de Beauvoir by Art Shay, 1952
Si tu m'oublies
Si tu m'oublies
je veux que tu saches
une chose.
Tu sais ce qu’il en est :
si je regarde la lune de cristal, la branche rouge
du lent automne de ma fenêtre,
si je touche
près du feu
la cendre impalpable
ou le corps ridé du bois,
tout me mène à toi,
comme si tout ce qui existe,
les arômes, la lumière, les métaux,
étaient de petits bateaux qui naviguent
vers ces îles à toi qui m’attendent.
Cependant,
si peu à peu tu cesses de m’aimer
je cesserai de t’aimer peu à peu.
Si soudain
tu m’oublies
ne me cherche pas,
puisque je t’aurai aussitôt oubliée.
Si tu crois long et fou
le vent de drapeaux
qui traversent ma vie
et tu décides
de me laisser au bord
du coeur où j’ai mes racines,
pense
que ce jour-là,
à cette même heure,
je lèverai les bras
et mes racines sortiront
chercher une autre terre.
Mais
si tous les jours
à chaque heure
tu sens que tu m’es destinée
avec une implacable douceur.
Si tous les jours monte
une fleur à tes lèvres me chercher,
ô mon amour, ô mienne,
en moi tout ce feu se répète,
en moi rien ne s’éteint ni s’oublie,
mon amour se nourrit de ton amour, ma belle,
et durant ta vie il sera entre tes bras
sans s’échapper des miens.
Pablo Neruda
3 commentaires:
... Ce poème est tout simplement essentiel et c'eût été dommage de ne pas le découvrir par votre entremise aujourd'hui ... Quand au choix de votre illustration, il est des meilleurs ; le visage de notre célèbre philosophe symbolise parfaitement cet oubli dont nous parle le grand Pablo (encore un ...). Grand merci à vous, gente petite princesse.
... oui, l'illustration est chouette ... merci à vous, l'Ami ... ;)
Oh c'est bô...
Je pourrais presque en avoir la larme à l'oeil si j'étais sensible ! hihi
Oui mais voilà...
Nan en fait, il est bô comme tout ce poème ! Du lyrisme, enfin !
Pour ton café, c'est que je commence à te connaitre, depuis le temps ! [ du moins, en matière de café ]
Et pour ta réputation... allons, spo ma faute ! hihi
tralalilalalaaa
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